Xavier Niel, patron de Free, avait tapé sur la concurrence et traité les clients des autres opérateurs de "pigeons" lors d'une présentation très médiatique. Stéphane Richard d'Orange lui répond quinze jours plus tard dans Le JDD, dénonçant "un show indigne". Un show qui avait été ponctué par des attaques assassines, comparaisons implacables. Niel parlait "d'embrouilles" pour les contrats, de "pièges" pour les forfaits, rebaptisait le forfait RSA à 10 euros forfait "Racket Super Arnaque."
"Je n'ai l'habitude d'insulter ni les clients, ni les concurrents, même pour faire du buzz... Personne ne sort gagnant de ce show indigne qui a noyé les Français dans une désinformation que je regrette. Cela a provoqué dans nos boutiques une vague de comportements agressifs et d'incivilités" dénonce aujourd'hui le patron d'Orange, par ailleurs partenaire de Free Mobile pour son réseau.
"On pensait que l'on avait besoin d'utiliser des mots durs pour avoir une sorte d'effet réveil" se défend Niel dans La Dépêche. Orange, malgré le recrutement de près d'un million d'abonnés par Free annonce par ailleurs qu'il ne s'alignera pas sur le nouveau forfait lancé par Free : 19,99 euros tout compris. "On peut toujours faire moins cher, mais c'est souvent moins bien. Nous ne nous alignerons jamais sur les prix de Free car nous offrons la sécurité, la fiabilité, des innovations" assure Stéphan Richard. Orange s'est à ce jour contenté de baisser les prix de son offre low cost "Sosh", disponible uniquement sur Internet. Pendant ce temps, Free affole la portabilité du numéro, étape indispensable pour changer d'opérateur en conservant son 06.
La riposte en catimini de la concurrence amuse déjà le patron de Free Mobile. "Nos petits camarades ont touché uniquement les forfaits qui ne sont pas vendus, dénonce-t-il. Donc en fait ils ont baissé les prix des forfaits internet sur lesquels ils ont très peu d'abonnés, donc en fait la très grande majorité des Français continue d'être dans la pigeonnade. Puisqu'ils continuent à avoir des forfaits classiques sur lesquels ils n'ont rien touché." Stéphane Richard promet de nouveaux combats, notamment sur l'innovation des services. "Nous ne sommes qu'au début du match" assure-t-il.