Justice
"Les musulmans, ils s'en foutent de la République" : Jean-Claude Dassier condamné après ses propos racistes sur CNews
Publié le 11 février 2025 à 13:13
Par Benjamin Rabier | Rédacteur en chef
Addict aux audiences, Benjamin Rabier a choppé le virus de la télévision grâce à la « Star Academy ». Intrigué par l’envers du décor, il a décidé d’en faire son métier. 20 ans plus tard, s’il ne rate (presque) jamais un prime de « The Voice », il peut vibrer devant une compétition sportive, se passionner pour un documentaire ou dévorer une série en un week-end.
Jean-Claude Dassier a été condamné le 10 février à 1.000 euros d’amende avec sursis, pour des faits "d’injures publiques envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une nation, une race ou une religion".
Jean-Claude Dassier sur CNews le mardi 27 décembre 2022. © CNews
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Condamné. En décembre 2022, Jean-Claude Dassier perdait ses nerfs sur CNews. En direct sur la chaîne d'informations de Vincent Bolloré, l’ancien directeur général de LCI (1996-2008), puis directeur de l’information de TF1 (2008-2009) avait affirmé, dans le cadre d'un débat intitulé "Violences des jeunes : comment dire stop ?" et dans un brouhaha incessant : "Mais les musulmans, ils s'en foutent de la République. Ils ne savent même pas ce que le mot veut dire, enfin !". En plateau, aucune réaction. Pas même la présentatrice, totalement dépassée par les événements, n'était intervenue pour contredire cette sortie raciste. Deux jours plus tard, face à la polémique, CNews avait fini par se désolidariser des propos tenus par Jean-Claude Dassier, par la voix de Barbara Klein. La journaliste avait souligné que "ces propos n'engageaient que lui", "en aucun cas la chaîne et la rédaction de CNews". 

Absent de l'antenne de CNews pendant 6 semaines

Le 4 janvier 2023, l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel, annonçait avoir saisi un membre du Conseil d'État chargé de passer au peigne fin la séquence. Cette procédure ouvrait la voie à une possible sanction de la chaîne, à laquelle l'autorité administrative (ex-CSA) avait déjà infligé une amende de 200.000 euros en 2021 pour des propos d'Éric Zemmour. Pendant le temps de la procédure, après avoir été suspendu d'antenne pendant plusieurs semaines, l'ancien patron de LCI avait fait son retour sur CNews le 14 février 2023 et avait "reconnu avoir fait une erreur". "J'ai eu l'occasion de réfléchir un peu pendant presque un mois", avait-il rappelé. Celui-ci de citer "un débat qu'il faut regretter parce que parfois, dans la passion du moment, on a tendance à généraliser, à globaliser. Et globaliser, quelque part c'est exclure et il ne faut jamais le faire". "Il faut s'excuser toujours quand on commet des inexactitudes. On joue un rôle important", avait-il convenu.

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Neuf mois plus tard, en septembre 2023, L'Arcom avait indiqué qu'"après analyse de la séquence", l'organisme avait "considéré qu'il n'y avait pas matière à engager une procédure de sanction. Il a néanmoins écrit à la chaîne pour la mettre en garde pour l'avenir".

Deux ans plus tard, selon nos confrères de "Médiapart", l'affaire s'est tout de même soldée par une condamnation de Jean-Claude Dassier. Après avoir porté plainte en janvier 2023, l’Union des mosquées de France (UMF) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) ont fait condamner l'éditorialiste de CNews à 1.000 euros d’amende pour des faits d’"injures publiques envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une nation, une race ou une religion". Il a également été condamné à verser 1.000 euros en réparation de son préjudice moral, ainsi que 1.000 euros au titre des frais de justice.

"Ça ne sera pas du tout dissuasif pour une personne comme lui"

"C’est bien qu’il soit condamné sur le principe, car c’est important, mais en soi, ça ne sera pas du tout dissuasif pour une personne comme lui" a réagi l'avocate de la Licra, Lucie Rain, auprès de "Médiapart". "Il y a eu ces propos qui sont poursuivis en l’état, mais il y avait aussi un contexte très particulier, où on parlait de la violence commise par les jeunes (...) Quelques minutes plus tard, on arrive sur les musulmans, sur la culture française qui serait incompatible avec la culture musulmane. Trois intervenants sur quatre avaient des propos, à mon sens, d’une extrême gravité, ou complètement loufoques".

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