Etre dans le viseur de Libération n'est pas facile. Demandez à Lou Doillon. Le mois dernier, le quotidien consacrait son traditionnel portrait à la comédienne et chanteuse mais ne lui faisait aucun cadeau. "Dans la vraie vie, (Lou Doillon est) une rigolote. Plus que son album, un brin chiant. (...) Lou Doillon, elle, ne chante pas plus mal qu'une autre. Pas mieux non plus" pouvait-on lire, entre autres, dans ce portrait sanglant.
Ce week-end, dans leur papier très souvent moqueur, Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts ont décidé de suivre le lancement du "Grand 8", l'émission de Laurence Ferrari avec Roselyne Bachelot, Elisabeth Bost, Audrey Pulvar et Hapsatou Sy sur D8. "Même si ça s'appelle Le Grand 8, c'est plutôt Midi en Louboutin tant il apparaît, dès 12 h 16, qu'un des principaux intérêts de l'émission réside dans les souliers de ces dames qui font aussi office de ligne éditoriale" commence par souligner le duo.
"Et alors elles papotent. Ce lundi, de Poutine ('Il a l'air d'un husky'), de Trierweiler, de salade César, des talons de 12 centimètres essayés par Bachelot ('J'ai un peu l'air d'une pute'). Une heure et demie plus tard, une partie du Dr Garriberts s'est tournée vers l'autre, de l'effroi dans le regard : 'On va quand même pas regarder ça tous les jours ?' Si" poursuivent les Garriberts avant de s'attaquer aux lancements.
"Et si 'Laurence' est bien la chef de ce salon où l'on cause, elle ne passe pas les plats, chacune lançant un nouveau sujet à tour de rôle. Donnant lieu à des transitions au frein à main du genre 'on range les couteaux politiques, on sort les vrais, les couteaux de cuisine' (Audrey Pulvar, passant avec style d'un sujet sur la guerre Copé-Fillon à la rubrique culinaire) ou 'vous êtes merveilleuse mais je vais vous donner ma recette du bonheur' (Roselyne Bachelot enchaînant, classe, Charlotte Valandrey avec le calendrier des Dieux du stade)" relatent nos confrères, évoquant "une émission aussi bordélique que le sac à main de la partie féminine".
"L'émission est aussi conçue pour ne pas être regardée, ou alors d'un oeil - voire d'une oreille - pendant qu'on fait autre chose : le repassage, la cuisine ou un article. On en attrape un bout (ah, ah, Hapsatou qui hurle dans son bain cryogénisé à - 139°), on en rate un autre, pas grave, trois minutes plus tard, on aura enchaîné avec un autre sujet dans un autozapping effréné" notent également les Garriberts pour qui l'émission "relève en fait plus d'une émission de téléachat"...