À l'image d'un coach en mal de résultats, DAZN cherche encore la bonne formule. Depuis qu'elle a acquis les droits de diffusion du championnat français de football l'été dernier, la plateforme britannique essuie les critiques des amateurs de ballon rond. Elles portaient autant sur le tarif d'abonnement jugé trop onéreux que, sur la couverture jugée "low-cost" par les abonnés. Même Vincent Labrune, le président de la Ligue, a admis certaines erreurs stratégiques concernant ce partenariat décidé à la dernière minute. "DAZN a réussi l'exploit de lancer en moins de deux semaines un produit sans bug ni écran noir. Après oui, ils ont peut-être fait une erreur en tapant un peu fort au départ sur les tarifs. Mais on apprend tous en marchant. On est à fond derrière eux", avait-il déclaré dans les colonnes du "Parisien" en fin d'année dernière.
Alors DAZN s'ajuste. D'abord en faisant chuter drastiquement le prix de son abonnement pour les amateurs de Ligue 1. Mais aussi en ressuscitant un rendez-vous culte, qui existait sur les précédents diffuseurs, BeINSport comme Amazon Prime Video : le fameux multiplex du dimanche, baptisé ici "Multizone", comme l'a confirmé Brice Daumin, patron de DAZN France, auprès du "Parisien-Aujourd’hui en France". Ce format va effectuer son retour à l'occasion de la 17e journée, ce dimanche 12 janvier, et ce jusqu'à la fin de la saison. Deux matches, dont le coup d'envoi sera donné à 17h15, seront concernés les deux premiers dimanches, puis trois le week-end du 25 et 26 janvier. Ce dispositif sera animé par le journaliste Georges Quirino, dont le rôle sera de jongler d'un stade à l'autre en fonction des buts et moments forts marquant chacune des rencontres diffusées en simultané.
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Le retour du multiplex permettra-t-il à DAZN de gagner la confiance du public et de redonner au championnat national son prestige d'antan ? Le service de streaming n'a jamais communiqué sur ses audiences et "ne communique toujours pas", sourit Brice Daumin dans "Le Parisien", mais "L'Équipe" révélait en octobre dernier qu'elle connaissait toutes les peines du monde pour atteindre ses objectifs avec entre 400.000 et 500.000 férus de football convaincus par son offre à l'époque. Les autres mordus se seraient rués sur le piratage et les boitiers IPTV pour continuer à suivre leurs équipes préférées. "Un phénomène d'ampleur inédite" que DAZN souhaite enrayer. "Quand trois personnes regardent la Ligue 1, une seule paie. C’est dramatique. C’est avec l’IPTV qu’on a le plus de mal", a confié Brice Daumin, qui attend que le régulateur de l'audiovisuel aille "beaucoup plus vite" sur la question. "Comme le dit l’Arcom, le problème, c’est qu’ils ne travaillent pas le week-end… Le week-end, c’est 350 blocages maximum en France, contre 10.000 en Angleterre, et 18.000 en Italie. La France doit rattraper son retard", estime le dirigeant.
"On a entendu les fans", affirme le patron de DAZN France, qui revient sur les tarifs d'abonnement actuels. La formule avec les 12 mois d'engagement a été abaissée à 19,99 euros. "Tous ceux qui s’étaient abonnés à 29,99 euros au départ verront leur demande de réduction acceptée", assure-t-il, annonçant également une nouvelle offre inédite pour les téléspectateurs de moins de 26 ans : "On proposera en février un abonnement à 10 euros par mois sans engagement, qui restera valable la saison prochaine". Une autre offre a été lancée début janvier, qui permet de suivre la suite et fin du championnat (qui se termine en mai prochain) de cette saison pour 69 euros (soit 13,80 euros par mois). Attention, elle n'est valable que jusqu'au 3 février.