La tension est toujours vive entre la Ligue de football professionnel (LFP) et Canal+. Invité d'Europe 1 ce matin, Maxime Saada, le président du directoire de la filiale de Vivendi, a accepté de commenter la passe d'armes opposant actuellement son groupe à l'association des clubs de Ligue 1.
Pour rappel, le groupe Canal a informé fin mars la Ligue qu'il ne paierait pas son échéance du 05 avril, soit 110 millions d'euros, au motif qu'il n'avait pas pu diffuser les matchs initialement prévus, le championnat de France de football étant suspendu sine die pour cause d'épidémie de coronavirus. Quelques jours plus tard, la filiale de Vivendi a été imitée par beIN Sports, autre diffuseur de la Ligue 1, qui a à son tour refusé de payer les 32 millions d'euros dus au 05 avril à la Ligue.
Invité ce matin d'Europe 1, Maxime Saada a défendu la position de son groupe. "Ce qui est prévu juridiquement, c'est que quand on n'est pas livré, on ne paye pas. On n'a fait qu'appliquer nos droits", a estimé le président du directoire de Canal+. Et d'ajouter : "Nous ne sommes pas une banque. Nous n'avons pas à assurer la trésorerie des clubs de foot français (la majeure partie des droits payés par les diffuseurs sont reversés aux clubs de foot, ndlr). Nous appliquons un contrat. Ma responsabilité, c'est d'assurer la pérennité du groupe Canal qui lui aussi subit la crise".
Interrogé ensuite sur la colère provoquée chez ses concurrents par le passage en clair de Canal+ en mars, Maxime Saada a estimé que "l'heure n'est pas à la polémique" mais plutôt à la "solidarité". "Toute la filière cinéma était derrière nous pour cette opération", a-t-il commenté, rappelant aussi que Canal+ était le premier financeur du septième art en France. "Notre obsession était de contribuer à l'effort national et d'apporter un peu de réjouissance aux Français dans un moment compliqué", a-t-il complété, estimant l'objectif atteint.