Quid de son avenir après la présidentielle ? Le Journal du Dimanche a consacré aujourd'hui une page au directeur de l'information de France Télévisions, Michel Field, dans laquelle il se confie sur sa manière de travailler au sein du groupe et ses relations avec le milieu politique. De plus, l'agrégé de philosophie s'interroge sur sa longévité dans le service public, à quelques mois de l'élection du prochain président de la République française.
"Je n'aurais sans doute pas d'autre choix que de partir : on appelle ça le syndrome du petit chef de service du ministère qui valse à chaque élection... Ai-je bien pris la mesure de la complexité de cette maison et de son environnement ?", se demande-t-il un brin ironique. Comme Arlette Chabot avec Patrick de Carolis ou Thierry Thuillier avec Rémy Pflimlin, Michel Field sait que sa carrière à la tête de l'information de France Télévisions est liée à l'avenir de Delphine Ernotte.
L'ancien journaliste de LCI revient aussi sur l'éviction de Guilaine Chenu et Françoise Joly de la présentation d'"Envoyé Spécial", émission aujourd'hui dirigée par Elise Lucet. Il avoue avoir fait des "maladresses", mais il se justifie d'avoir été "en surrégime", "absorbé" par le lancement poussif de la chaîne du service public franceinfo.
Michel Field poursuit sur les liens qu'il entretient avec la classe politique, dont il confesse "un délit d'ancienneté" avec les principaux dirigeants français. Lors de la campagne de la primaire de la droite, le patron de l'information de France Télévisions, avoue s'être attiré les foudres de certains candidats : les proches de Nicolas Sarkozy sur l'enquête sur Bygmalion, ceux d'Alain Juppé pour les débatteurs choisis - Robert Ménard et Jérôme Kerviel - lors de son passage dans "L'Emission Politique", etc.
Autre anecdote racontée par l'ancien présentateur d'Europe 1, lorsque François Fillon s'est plaint au troisième échange de la primaire des Républicains de la "conception du débat en termes de spectacle", Michel Field lui a sèchement répondu : "Si on n'aime pas la politique spectacle, on ne va pas sur le canapé de Karine Le Marchand !" Malgré cela, le philosophe devra continuer à jouer les funambules puisque l'ex-député de la Sathe a été désigné candidat de la droite et sera certainement amené à revenir débattre sur France Télévisions.