Ce soir à 20h50, M6 lance une nouvelle série, "La Méthode Claire", avec Michèle Laroque. La comédienne y joue Claire, une mère de famille qui reprend ses études pour devenir avocate. Un métier qu'elle exerce avec passion et qui lui donne envie de s'occuper des gens. Nous sommes allés rencontrer la comédienne pour parler de cette fiction qui, si elle séduit le public, pourrait revenir régulièrement sur M6. L'actrice évoque également pour puremedias.com sa carrière au cinéma, où elle se fait rare ces derniers temps.
Propos recueillis par Benoît Daragon.
puremedias.com : Dans "La Méthode Claire", vous interprétez une avocate qui se soucie plus de ses clients que de ses honoraires. C'est donc une pure fiction !
Michèle Laroque : (Rires) Oui c'est vrai ! Claire, c'est quelqu'un qui ne fait pas ça pour l'argent. Elle a repris ses études, s'est battue pour avoir son diplôme, et c'est ça son moteur. Sa réussite la rend un peu inconsciente. Bien sûr, elle espère vivre de son métier car elle a quand-même un loyer, un fils, etc. Mais, pour elle, il est logique d'aider les gens avant tout. De toute façon, elle débute donc elle sait qu'elle doit se débrouiller. Et tant pis si les factures s'accumulent, et si elle découvre que son fils est obligé de faire des conneries pour payer les dettes...
Il a été écrit pour vous ce rôle ?
Je ne crois pas, non ! Les auteurs ont écrit leur histoire dans leur coin et après ils m'ont envoyé leur scénario. Ils ont dû faire une liste de comédiennes qui leur conviendraient et voilà. Il y a quelque chose qui m'a plu dans le personnage, et qui me plait aussi chez les gens dans la vie, c'est qu'elle fait un choix de vie vraiment atypique. Elle connaît ses limites à elle mais elle ne se soumet pas aux limites de la société. Vu son âge, son millieu social, sa situation familiale, cette femme n'aurait jamais dû reprendre ses études à 40 ans. Il n'y a pas grand-chose qui m'impressionne mais les gens qui décident de faire des choses comme ça, je trouve ça super courageux.
La fiction de ce soir est un pilote. Si ça marche, il y en aura d'autres ?
Oui ! Ils ont l'idée que ça devienne régulier, à raison de un ou deux épisodes par an, pas plus ! Là, c'est le début de l'histoire. Après, on va pouvoir affiner le personnage, montrer ses ombres, ses plantades. Elle n'est pas stéréotypée donc il peut se passer plein de choses par la suite. Je ne suis pas inquiète. Et puis quand on a vécu dans la peau d'un personnage pendant 2 ou 3 mois, il est agréable de le retrouver. C'est une sensation que j'ai à chaque fois qu'on fait un nouveau spectacle avec Pierre Palmade.
Vous êtes de toutes les scènes de "La Méthode Claire". Ca met une pression supplémentaire ?
Non ! Ca m'est arrivé souvent, hein ! C'est assez confortable en fait : il n'y a pas plus dur que de n'avoir que quelques petites scènes pour faire exister un personnage. Vous avez l'impression de passer une audition chaque jour de tournage.
Ce personnage est loin des hystériques que vous jouiez dans "La Crise", ou "Serial Lover". Ce rôle ne risque pas de faire baisser votre important capital sympathie !
Ah ouais... (soupir) Mais ce n'est jamais un hasard les rôles qu'on vous propose... Et parfois ce n'est pas flatteur ! (Rires) "La Crise" c'était une vraie bourgeoise très en colère et qui pensait beaucoup à l'argent. Claire, elle, au contraire, affronte cette bourgeoisie de province qui fait très attention à son image tout en ayant le complexe d'être en province ! Du coup, ils lui disent cette chose affreuse : "On ne vous considérera jamais comme une avocate, pour nous vous serez toujours une fleuriste". Et c'est peut-être plus proche de ce que moi j'ai à dire. Petite, je rêvais que mes parents soient des bourgeois comme les autres. Quand j'ai débuté, je me suis mise à ressembler à ça. J'avais besoin de le vivre pour évacuer un truc de l'enfance. Et maintenant je suis sereine, je suis repassé dans l'autre camp.
D'où ce virement vers des rôles plus tendres ?
Il y a des névroses qui se sont calmées et c'est vrai que ça se sent dans mes rôles. Quand on n'est pas bien, on parle beaucoup de soi. Quand ça se calme, on s'ouvre aux autres. On les voit vraiment. C'est peut-être de là d'où vient la douceur, la tendresse.
Et ça correspond à la femme que vous êtes aujourd'hui ?
Peut être que des poids sont partis. Des choses se sont posées. J'ai toujours été interessée par les autres, mais quand on a des problèmes, on passe plus de temps et d'énergie à s'occuper de soi. Quand ils partent, on a plus de temps pour les autres. C'est peut-être ca qui se sent.
Vous tournez un peu moins ces derniers temps. Dans les années 90 vous faisiez trois ou quatre films par an. Depuis les années 2000, vous êtes passé à un ou deux films. Qu'est ce qui se passe, Michele Laroque ?
Et bien je suis partie vivre cinq ans aux Etats-Unis...
C'était une connerie ?
Non non, ce n'est jamais une connerie de suivre ses envies ! Je suis partie pour des raisons privées. J'ai eu une vie là-bas, c'était super ! Je n'ai aucun regret. Il a juste fallu faire comprendre que j'avais encore envie de tourner. J'ai envie de nouveau de faire des trucs que je n'ai jamais faits. Je suis dans le même état d'esprit que quand j'ai commencé !
Jouer un personne très antipathique, ça vous tenterait ?
Bien sur ! Tout m'intéresse ! J'ai envie de bosser avec des réalisateurs qui savent raconter des histoires, drame ou pas. Je suis capable de me laisser porter par quelqu'un. Je suis pudique mais quand je me sens en confiance, je peux aller très loin.
Au moment même où M6 diffuse "La Méthode Claire", vous reprenez votre pièce avec Pierre Palmade. Hasard ou coïncidence ?
C'est un pur hasard de calendrier ! Pierre Palmade c'est mon complice de toujours, j'aime énormément m'amuser avec lui. Je suis accro. Quand je rencontre quelqu'un qui me fait rire, je suis aussi dépendante qu'un petit chien ! (Rires) Donc on se retrouve régulièrement et le hasard a voulu qu'on reprenne "Ils se re aiment" ce week-end à Paris.
Toutes vos collègues actrices sortent des albums. Vous qui chantez tous les ans aux Enfoirés, vous vous mettez quand à chanter ?
J'adorerais. On me l'a proposé souvent mais je ne vais pas le faire ! Je crois que je n'apporterais strictement rien à la chanson. Quand je chante, j'imite des gens que j'aime bien comme Zazie, Véronique Sanson ou France Gall. Je ne suis pas en création. Je me moque trop de moi pour assumer d'être ridicule ! Pour une cause humanitaire au moins, je me dis que mes chansons servent à quelque chose...