Nouveau procès en perspective pour Eric Zemmour. Selon l'AFP mardi, le candidat à la présidentielle et son ex-employeur, la chaîne CNews, seront prochainement jugés à Paris pour "injure publique" après une plainte de Taha Bouhafs. En cause, une séquence télé datant du 30 novembre 2020 lors de laquelle Eric Zemmour avait déclaré : "Monsieur Bouhafs qui s'appelle journaliste et qui est en fait militant (...). Vous allez pas me dire que lui n'est pas un militant, un militant indigéniste, un militant islamiste".
Fin février 2021, Taha Bouhafs, contributeur du Média, site d'actualité proche de la France insoumise, avait porté plainte avec constitution de partie civile pour "injure publique". Cette semaine, le juge d'instruction parisien a signé l'ordonnance renvoyant Éric Zemmour, ainsi que Jean-Christophe Thiery de Bercegol du Moulin, directeur de la publication de CNews, en procès pour "injure publique" et complicité de celle-ci. L'audience se tiendra à une date indéterminée, mais assurément après l'élection présidentielle selon l'AFP.
"Ces insultes font partie d'une campagne de dénigrement et de criminalisation des militants antiracistes. J'espère que la justice sera intraitable avec ce délinquant multirécidiviste, le laxisme doit cesser", a réagi Taha Bouhafs auprès de l'Agence France-Presse. Egalement interrogé par cette dernière, l'avocat de CNews, Me Olivier Baratelli, considère pour sa part que CNews "n'a absolument rien à se reprocher et que cette plainte est véritablement insensée, infondée, inconsistante et immature".
Eric Zemmour a déjà été définitivement condamné à deux reprises pour "provocation à la haine", pour des propos de 2010 et 2016, rappelle l'AFP. En janvier 2022, il a de nouveau été condamné pour "provocation à la haine" pour des propos sur les mineurs migrants isolés. Il a fait appel de ce jugement. De son côté, Taha Bouhafs a été condamné septembre 2021 pour "injure publique à raison de l'origine" à l'encontre de Linda Kebbab. Il avait traité sur Twitter la représentante de la police d'"arabe de service". L'avocat de Taha Bouhafs avait à l'époque annoncé faire appel.