Il persiste, signe et ne revient pas sur ses propos. Accusé par le Mrap et SOS Racisme d'avoir tenu la semaine dernière sur RTL des propos "racistes et machistes" à l'encontre de la ministre de la Justice Christiane Taubira, Eric Zemmour est revenu ce matin sur la polémique, invité par Vincent Parizot à le faire. A aucun moment il n'a émis des regrets, dénonçant "des Torquemadas de café du commerce (...) des professionnels de l'indignation tarifée." Il y a quelques jours, le chroniqueur expliquait à ce même micro : "En quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais", tout en critiquant fortement la volonté de la nouvelle minisrte de créer rapidement une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel ainsi que de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs.
"Vous savez, il y a dans ce pays des professionnels du choquage, de l'indignation tarifée (...) Ils passent leur temps à vous faire des procès d'inquisition, non seulement sur les mots que vous employez, c'est même pas les mots, parce que derrière les mots il y a vos pensées et derrière vos pensées, il y a vos arrières pensées" a-t-il expliqué lundi matin. A propos de Christiane Taubira, il a assuré qu'il ne la visait pas personnellement : "Quand j'attaque Taubira, c'est ni la femme que j'attaque, ni encore moins évidemment la femme noire que j'attaque (...) Je fais une analyse politique, idéologique, et les personnes ne sont pas en cause."
A quelques semaines de la fin de la saison radiophonique, cette nouvelle polémique avec le chroniqueur n'arrange pas RTL, qui souhaitait s'en séparer sans faire de vagues d'ici à la fin de la saison. Le soutien de Marine Le Pen n'arrange pas son cas. "Si l'information se confirme, le débarquement d'Eric Zemmour de la station de radio RTL constituerait une grave atteinte au pluralisme des opinions dans les médias" a-t-elle déclaré dans un communiqué.
"Pas sûr que l'improbable attelage Zemmour-Le Pen fasse la joie d'une radio qui se retrouve avec sur les bras une affaire dont elle se serait volontiers passée. Décidée de longue date, l'exfiltration du journaliste risque en effet d'alimenter les commentaires. Mais on imagine mal le patron de RTL, Christopher Baldelli, revenir sur sa décision dans un contexte aussi poisseux" note notre confrère Renaud Revel de L'Express.