Où en est Molotov ? Alors que la plateforme ne s'est finalement pas adossée à Altice, tout en annonçant récemment un nouveau partenariat de distribution avec le groupe de Patrick Drahi , ses deux patrons, Jean-David Blanc et Grégory Samak, ont répondu hier aux questions du "Figaro". Rares dans les médias, ces derniers ont d'abord voulu rassurer sur l'état de santé financier de Molotov, service de streaming hybride doté d'une partie gratuite et d'une autre payante, qui permet depuis 2016 d'accéder en streaming à la plupart des chaînes de télévision, gratuites comme payantes.
"Depuis trois ans, Molotov a vendu 482.000 abonnements à 291.000 utilisateurs différents", a assuré Jean-David Blanc. "Notre chiffre d'affaires suit cette croissance et, en 2019, nous devrions réaliser un chiffre d'affaires 2,5 fois plus important que celui de l'an passé. Tous les indicateurs sont au vert", a déclaré le fondateur de la plateforme, ajoutant que le parc d'abonnés payants devrait atteindre les 200.000 à la fin 2019.
Alors que France Télévisions a tenté en vain de racheter Molotov et que le deal avec Altice a capoté, Jean-David Blanc a assuré que l'heure était malgré tout à l'investissement. "Cet été, nous avons conclu un accord de financement avec nos actionnaires pour les 24 prochains mois (...) 24 mois, c'est le temps nécessaire pour arriver à l'équilibre", a assuré le fondateur de Molotov.
Au cours de cet entretien, les patrons de Molotov ont aussi tenté de déminer le dossier de leurs relations tendues avec les éditeurs. Pour rappel, Molotov est ainsi en procès avec TF1, qui ne veut plus que ses chaînes soient distribuées sur la plateforme, mais aussi avec M6, qui exige de se voir rémunérer pour la diffusion de ses chaînes gratuites.
"Il faut clarifier le sujet", a expliqué Jean-David Blanc au sujet des relations entre Molotov et les éditeurs. "Il y a d'abord les relations entre les distributeurs, comme Molotov, et les éditeurs, pour la reprise de leur signal, et des services à valeur ajoutée. Nous sommes favorables au fait de payer les éditeurs, et d'ailleurs nous avons été les premiers à le faire depuis 2015", a expliqué le fondateur de la plateforme. Avant d'ajouter : "Néanmoins - et c'est notre point de désaccord avec M6 - nous pensons que les chaînes gratuites sur la TNT doivent l'être aussi sur internet. Il faut une équivalence d'accès entre ces deux types de diffusion. Les négociations sont en cours avec M6. J'ai de bonnes relations avec Nicolas de Tavernost et je pense que nous devrions trouver un terrain d'entente".