Le milieu du cinéma est en deuil. L'entourage de Claude Lanzmann annonce aujourd'hui au "Monde" que le réalisateur est décédé ce jeudi à l'âge de 92 ans à Paris. Les raisons de sa disparition n'ont pas été communiquées. Sa carrière a été marquée par le retentissement en 1985 de son film "Shoah", documentaire consacré à l'extermination des juifs d'Europe par les Nazis. Ce long-métrage a reçu 13 prix différents, dont notamment un César d'honneur en 1986, un British Academy Film Awards du meilleur documentaire la même année, et un BAFTA Awards en 1987.
Claude Lanzmann s'est souvent penché dans sa filmographie sur l'histoire des juifs, la Seconde guerre mondiale et d'Israël. Il a ainsi réalisé "Pourquoi Israël" en 1972, "Tsahal" en 1994, "Un vivant qui passe" en 1997, "Le Rapport Karski" en 2010 et "Le dernier des injustes" en 2013. L'année dernière, son documentaire "Napalm" sur la Corée du Nord a été proposé au Festival de Cannes dans la catégorie Hors compétition. Sa dernière production "Les quatre soeurs", retraçant la vie de femmes ayant survécu à la Shoah, est sortie hier au cinéma.
Directeur de la revue "Les temps modernes" depuis 1986, Claude Lanzmann était aussi un homme de presse engagé. Alors que le documentaire "Salafistes" est désapprouvé en 2016 par Fleur Pellerin, ministre de la Culture, et France Télévisions, co-financeur du film, le réalisateur écrit une lettre ouverte à la rue Valois pour défendre la production d'un film qualifié de "chef d'oeuvre". En mai 2016, Claude Lanzmann avait signé aux côtés de Denis Podalydès, Emmanuel Todd et Alain Badiou une tribune pour dénoncer le licenciement d'Aude Lancelin de "L'Obs".