Matthieu Kassovitz a commencé à l'écrire il y a tout juste 30 ans, en avril 1993. Sorti deux ans plus tard en 1995, le long-métrage porté par Vincent Cassel, Hubert Koundé, Saïd Taghmaoui, est disponible jusqu'au 30 avril sur Netflix. Il ne reste donc aux abonnés à la plateforme américaine qu'une petite semaine pour le découvrir ou le revoir.
"La haine" s'inspire d'un drame survenu deux ans avant le tournage, en avril 1993, lors d'une garde à vue dans un commissariat du XVIIIème arrondissement de Paris, racontent nos confrères d''Allociné'. Le jeune Makomé M'Bowolé, âgé de 17 ans, y avait laissé la vie.
"Je me suis demandé comment le flic a pu en arriver à une telle haine, pour lui tirer une balle dans la tête alors qu'il ne pouvait rien faire, c'est évident", explique Mathieu Kassovitz, qui raconte donc dans le film l'histoire d'Abdel Ichah. A seize ans à peine, il est entre la vie et la mort, passé à tabac par un inspecteur de police lors d'un interrogatoire. Une émeute oppose les jeunes d'une cité HLM aux forces de l'ordre. Pour trois d'entre eux, ces heures vont marquer un tournant dans leur vie...
Convaincu "Libération" avait estimé à l'époque que "'La haine' est un film réellement grave et c'est plutôt par la peau du cou que par la main que Kassovitz nous saisit, comme si c'était la seule manière de regarder la merde en face". Ce chef d'oeuvre à voir au moins une fois dans sa vie a été triplement récompensé au Festival de Cannes de 1996. L'équipe du film est repartie de la Croisette avec les statuettes récompensant le meilleur film français de l'année (Mathieu Kassovitz), le meilleur montage (Scott Stevenson et Mathieu Kassovitz) et le producteur de l'année (Christophe Rossignon).
Un temps envisagée par Mathieu Kassovitz, la suite de "La haine" n'a finalement jamais été tournée.