
La mafia et le cinéma, c'est une longue histoire sur Netflix. Deux de ses plus beaux représentants quittent d'ailleurs le catalogue de la plateforme le 14 avril prochain : "Le Parrain", signé Francis Ford Coppola, mais aussi le moins connu mais tout aussi culte "Donnie Brasco". Ce thriller au coeur de la pègre italienne n'a peut-être pas la notoriété du classique avec Marlon Brando, mais il ne manque pas de qualités. Les abonnés n'ont plus qu'une petite semaine pour s'en apercevoir et apprécier ce récit d’amitié entre un mafieux vieillissant, éternel homme de main malchanceux, et un agent du FBI infiltré. Sorti en salles en 1997, le long-métrage porté par Al Pacino et Johnny Depp avait été nominé lors de la cérémonie des Oscars suivante pour le meilleur scénario adapté, sans être récompensé de la statuette.
Inspiré d'une histoire vraie, "Donnie Brasco" suit Joe Pistone, un jeune agent du FBI chargé d’infiltrer l'une des plus puissantes familles de la mafia sévissant dans la cité new-yorkaise. Il y croise au comptoir d'un café Lefty Ruggiero, un vieux gangster un peu naïf et précaire, et gagne progressivement sa confiance, jusqu'à parvenir à mettre un pied dans ce milieu des plus fermés. Joe, campé par un tout jeune et intense Johnny Depp, devient "Donnie Brasco", qui gravit les échelons dans le monde des truands. Ce duo jeune flic/vieux brigand fonctionne à merveille et nourrit le portrait d’une pègre truculente, encore artisanale, et attachée aux fameuses valeurs de "la famille" chères à des maîtres du genre, comme Martin Scorcese ou Brian de Palma.
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Ce polar efficace a été largement bien accueilli par la presse et le public. Il totalise 124 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget initial presque quatre fois moindre. A l'époque de sa sortie, les avis sont élogieux. "Libération" lui adresse ses félicitations : "La conjonction de ces deux stars intelligentes prête à Donnie Brasco une profondeur de vue qui tranche sur l'ordinaire de la production américaine". La revue "Les Cahiers du cinéma" le conseille également à ses lecteurs, en nuançant un peu plus son avis, puisqu'elle évoque un film qui "sans être génial, se laisse facilement regarder". La critique de "Première" aussi avait été emballée par le drame policier et en particulier par l'interprétation d'Al Pacino. "Difficile d'oublier qu'avant ce mafieux un peu nul, Pacino fut jadis Parrain... C'est l'excellence, voire la perfection de l'interprétation, qui prévient le pastiche, rend les dialogues si savoureux et conserve un suspense sérieusement drôle. Car, au classement du meilleur acteur du monde, Al repasse nettement en tête", notait le reporter du magazine.