Il ne retient pas ses coups. Dimanche 9 juillet, Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe M6 a répondu aux questions de Matthieu Stefani dans le podcast "Génération Do It Yourself". Au cours de cet entretien, le dirigeant de la sixième chaîne est revenu sur le bras de fer cette saison avec Xavier Niel, qui voulait reprendre la fréquence de la Six. Le patron de Free avait tenté ce coup de poker auprès de l'Arcom après avoir échoué son rachat du groupe M6 quelques mois auparavant.
"Beaucoup de gens regardent M6 en se disant que cette fusion (avec TF1, ndlr) a mis tout le monde en péril et qu'on va regarder M6 s'effondrer. Ce n'est pas ça ? On n'en est pas là ? Ou se faire racheter ? On lisait qu'on attendait 2023 pour la réattribution (de la fréquence de la Six, ndlr). On voit des Xavier Niel qui sont en embuscade, à te flinguer d'ailleurs : 'Une grande chaîne qui pionce'. Comment vis-tu tout ça ? Tu peux ressortir plus fort malgré tout ?", a demandé Matthieu Stefani.
Calme, Nicolas de Tavernost a répondu : "Premièrement. S'effondrer... Vu le nombre de gens qui veulent nous racheter, ça ferait beaucoup de gens qui se trompent. On a eu toute la place de Paris qui était aux portes de M6 pour tenter de racheter M6. Si l'actif n'était pas intéressant, j'imagine qu'il n'y aurait pas été". "Probablement, il y a eu la déception de certains de ne pas l'avoir racheté, en étant candidat pour tenter de prendre la fréquence", a glissé l'invité.
"Bon... Les formules du style 'L'argent, pas les gens', ça me fait sourire... Je n'ai pas l'impression que... Se faire passer pour l'Abbé Pierre du Paf, il faut quand même être assez gonflé", a-t-il balancé en direction de Xavier Niel, sans le nommer. Et de poursuivre : "Nous, nous sommes dans la compétition. On aime la concurrence. On était en concurrence dans l'appel à candidatures. On a gagné. L'une des raisons pour lesquelles on a gagné, c'est l'intérêt du public ! Ce n'est pas les intérêts des actionnaires !". puremedias.com vous propose de visionner la séquence en cliquant ici.
Nicolas de Tavernost n'a par ailleurs pas fermé la porte à une future "consolidation" : "Ce n'est pas forcément fini ! Il y a d'autres formules. Ca reviendra. Le bon sens finira peut-être par l'emporter. J'en veux beaucoup. En Europe, on est quand même masochistes. Pour protéger quelques situations privéligiées, il y a des mouvements qui ne se font pas et ça fait de la place aux autres...". "Dans cette affaire-là (du refus de la fusion TF1-M6, ndlr), c'est le manque d'anticipation. On juge le passé. On ne juge pas le futur. Ce manque d'anticipation qui est un peu congénital aux autorités est terrifiant. Le monde bouge tellement vite, que ça sert à quoi de nous demander ce qu'on faisait en 2014 ?", a-t-il ajouté.
Enfin, au cours de l'entretien, celui qui a participé à la création de M6 est revenu sur des propos d'Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, qui avait confié il y a quelques semaines ne "pas RTL-iser" la grille de la station du service public. "J'aimerais qu'ils ne nous donnent pas de leçons. Quand j'entends la dirigeante de France Inter qui vient d'arriver et qui dit 'mon grand drame, ce serait de se RTL-iser', j'aimerais lui dire : 'Occupe-toi de ce qui te regarde, moi je m'occupe de RTL'", a réglé ses comptes Nicolas de Tavernost.