Il n'y a pas que LCI qui a fait une nouvelle demande de passage sur la TNT gratuite. Paris Première, tout comme Planète+, a également demandé une seconde chance au CSA. Ce midi, devant une poignée de journalistes, dont puremedias.com, Nicolas de Tavernost a fait valloir les arguments de la chaîne payante créée en décembre 1986. Le dirigeant du groupe M6 s'est étonné de voir que la nouvelle étude d'impact concoctée par le CSA ne soit pas davantage favorable à sa chaîne culturelle.
Nicolas de Tavernost a ainsi déploré que ce document préparatoire à la décision des membres du CSA se félicite du changement de projet de LCI mais ne relève pas la stabilité de celui de Paris Première. "Je suis surpris des changements d'une étude à l'autre. Le projet de Paris Première, chaîne qui apporte des éléments culturels novateurs, n'a pas évolué. On devrait mettre cela à notre crédit !", s'est-il agacé.
Nicolas de Tavernost a indiqué avoir accepté de prendre des engagements auprès du CSA qui assureront que Paris Première garde pour toujours sa spécificité éditoriale. La chaîne a proposé que soient inscrites dans son cahier des charges l'obligation de diffuser 500 heures de spectacles vivants par an, dont 170 heures en première partie de soirée, mais aussi l'obligation de diffuser 1.500 heures de programmes culturels ainsi que 800 heures de programmes inédits par an.
Enfin, la chaîne s'engage également à ce que 40% de sa programmation cinéma concerne des films de patrimoine (de plus de 30 ans) ou classés "art et essai". "Il ne s'agit pas d'engagements pour deux ans seulement. Ils sont définitifs, ce qui assure que Paris Première ne changera jamais de format. Et aucune chaîne de la TNT n'a de tels engagements", a expliqué celui qui dirige par ailleurs les Girondins de Bordeaux.
S'il obtient la fréquence, Nicolas de Tavernost promet de doubler le coût de la grille de Paris Première, qui passera de 15 millions d'euros actuellement à 30 millions d'euros, pour un budget total compris entre 42 et 43 millions d'euros. Un budget qui sera amorti par la publicité "d'ici cinq à six ans", a-t-il précisé. Si le CSA dit non, Nicolas de Tavernost refuse de "faire un chantage à l'emploi". Mais la chaîne qui compte plus d'une vingtaine de salariés en interne et une soixantaine via les sociétés de production qu'elle emploie promet de réduire la voilure en termes de programmes.
"Si on reste sur le payant, ce ne sera plus du tout le Paris Première que l'on connait aujourd'hui. Nous passerons en mode low cost et entrerons dans une spirale négative. La chaîne changera car elle n'a pas d'avenir sur la TNT payante. D'ailleurs, nous renoncerions à notre fréquence sur la TNT gratuite", a indiqué le dirigeant qui a rappelé que le marché de la télévision avait changé depuis l'été 2014, avec l'arrivée de Patrick Drahi au capital de NextradioTV, la revente de Numéro 23 et l'arrivée de Vincent Bolloré aux commandes du groupe Canal+.
"En termes de concurrence, on ne peut pas dire que LCI ne pose pas de problème et que Paris Première en pose alors que nous sommes seuls sur notre créneau", a-t-il enchéri en indiquant que le nombre d'abonnés à la TNT payante était passé de 542.000 en 2011 à 259.000 en 2015 et que les recettes publicitaires de la chaîne étaient en forte baisse.