Comment va Libé ? Pas si mal, à en croire Nicolas Demorand, qui adresse ce matin un message aux lecteurs dans le journal et accorde une interview au Figaro pour assurer qu'il sera toujours à la tête de la rédaction en juin. Libération souffre depuis quelques semaines, ses ventes en kiosques ont chuté de 23% en février. Mais selon son patron, tous les voyants restent néanmoins au vert. "Depuis trois ans, Libé est à l'équilibre financier, nous n'avons licencié personne (...) Nous avons déjà remboursé 60% de notre propre dette et en 2013, notre chiffre d'affaires devrait progresser d'environ 5%", assure-t-il.
Mais les ventes en kiosques, reconnaît Demorand, ont accusé une baisse signficative. "Elles semblent parfois indexées sur les sondages de l'exécutif", explique-t-il dans le quotidien. Comprenez que l'impopularité de François Hollande pèse lourdement sur les ventes du journal, qui avait fait le plein pendant la présidentielle et la primaire socialiste. Cette érosion des ventes serait néanmoins compensée par les abonnements, qui dépassent "pour la première fois" les ventes en kiosques. Quant aux ventes numériques, elles atteindraient aujourd'hui 12.000 clients, soit 13% de la diffusion totale du titre. Pourtant, selon l'OJD en février, Libération affiche 26.300 abonnements et 38.000 exemplaires en kiosques. On est donc loin de l'inversement des courbes annoncée par Nicolas Demorand.
Avant l'été, Nicolas Demorand proposera une nouvelle organisation à la tête du journal. Il sera question notamment de dissocier deux postes cumulés par l'ex-matinalier d'Inter : président du titre et directeur de la rédaction. Nicolas Demorand assure ne pas préparer son départ. "En juin, je serai toujours là", assure-t-l au Figaro. La défiance depuis plusieurs mois à son égard n'est, selon lui, qu'un reflet "démocratique" d'une vie de rédaction. "Ce qui est bien à Libé, c'est qu'on s'engueule vite et publiquement. Notre culture est vivante et libre", explique-t-il.