Un article qui ne passe pas. Invité aujourd'hui de la matinale de France Inter, Nicolas Hulot a été invité à évoquer de nouveau l'enquête publiée par l'hebdomadaire il y a près d'un mois. Cette dernière relayait des accusations à caractère sexuel visant le ministre de la transition écologique et solidaire. Nicolas Hulot avait choisi le 8 février de devancer la publication de cet article en venant s'expliquer sur le plateau de Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFMTV.
Sur France Inter ce matin, Nicolas Hulot a fait savoir que sa colère contre l'hebdomadaire était intacte. "Je m'attendais à ce que mon exposition soit brutale. Je ne suis pas d'une grande naïveté. Je ne pardonnerai jamais. Je ne pardonnerai jamais parce qu'on a touché à mon honneur, à ma famille. Ce n'est pas du journalisme et pour l'instant, ma seule réponse sera judiciaire", a-t-il commenté.
"Elle (cette affaire, ndlr) m'a profondément affecté. Elle m'a évidemment perturbé dans l'exercice de mes fonctions parce que quand vous subissez de tels assauts, de telles insinuations, évidemment, à moins d'un monstre cynique, ça n'est pas favorable à l'attention et au temps que vous devez donner", a-t-il poursuivi. Avant d'ajouter : "Mais j'ai reçu du gouvernement une telle confiance, une telle sympathie, que ça nous rapprochés les uns et les autres".
Après la publication de son enquête sur "L'affaire Hulot" affichée à sa Une, "Ebdo" avait essuyé des critiques émanant de responsables politiques mais aussi de plusieurs médias ou journalistes. Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat du gouvernement en charge de "l'égalité entre les femmes et les hommes" avait notamment jugé "irresponsable" l'article en question dans une tribune publiée dans "Le journal du dimanche". "Le canard enchaîné" avait pour sa part raillé le travail de l'hebdomadaire dans un éditorial, estimant que son enquête échappait à "quelques standards du journalisme".
Patrick de Saint-Exupéry, le directeur de la rédaction d'"Ebdo", avait quant à lui défendu dans "L'Obs" le travail de sa rédaction. Il avait notamment accusé Nicolas Hulot d'avoir "médiatisé cette affaire en s'exprimant dans des termes émotionnels". Selon "Marianne" la semaine dernière, les ventes au numéro d'"Ebdo" ont en tout cas marqué le pas après un pic atteint avec cette couverture sur Nicolas Hulot. De 25.000 exemplaires par semaine avant l'affaire, elles auraient grimpé à 30.000 avec ce numéro, puis auraient dégringolé à 15.000 dès le numéro suivant. Nicolas Hulot a quant à lui porté plainte pour diffamation contre le journal.