Le CSA s'explique... un peu. Alors que la critique enfle autour de l'opacité du processus de nomination du président de France Télévisions, l'institution d'Olivier Schrameck a publié hier soir la décision motivée de deux pages portant nomination de Delphine Ernotte à la présidence du groupe audiovisuel public.
Après avoir rendu hommage en une phrase à l'action de Rémy Pflimlin, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a expliqué avoir fait le choix de confier la présidence de France Télévisions "à une femme dotée de solides compétences de management et d'une expérience reconnue dans la gestion du dialogue social, qui a exercé des fonctions de direction au sein de l'un des plus grands groupes numériques européens, imprégné d'une forte culture de service public (Orange, ndlr)".
Dans le style qu'on lui connaît, le CSA explique ensuite que le projet stratégique de Delphine Ernotte "lui est apparu comme conciliant de manière équilibrée l'ambition réformatrice portée par une vision exigeante de la télévision publique de demain, le souci d'une continuité indispensable à une transformation sereine et apaisée de l'entreprise, et la volonté de susciter l'adhésion des personnels pour conduire les changements nécessaires".
L'institution dévoile aussi une première ébauche du plan d'action défendu par la nouvelle patronne de France Télévisions lors de ses auditions par les Sages. Suivant sagement les recommandations du CSA exprimées lors de la publication du bilan de la présidence Pflimlin, Delphine Ernotte a ainsi affirmé son ambition de rénover l'offre de programmes en affirmant mieux les identités actuelles de chaque chaîne : les programmes fédérateurs sur France 2, le patrimoine et les territoires sur France 3, la jeunesse sur France 4, la connaissance sur France 5 et les outremers sur France O.
Suivant toujours les volontés du CSA, la nouvelle patronne a aussi exprimé sa volonté d'innover davantage en matière de programmes afin de séduire les jeunes. Delphine Ernotte veut aussi placer les nouveaux usages numériques au coeur de l'offre de programmes de manière à procurer de nouvelles ressources à France Télévisions.
Le CSA affirme enfin avoir été sensible à la volonté de Delphine Ernotte de promouvoir le service public "à travers la conclusion d'un pacte entre la télévision publique et la production française (...) et surtout la création d'une chaîne publique et numérique de l'information".