Un amendement en or pour LCI. Hier, les députés ont voté un texte qui propose une modification de l'article 42-3 de la loi du 30 septembre 1986 pour permettre au CSA le décider du passage d'une chaîne payante en clair sur la TNT gratuite. C'est une belle manche remportée par la chaîne d'informations du groupe TF1, qui milite depuis plusieurs années pour bénéficier d'une meilleure exposition. Car LCI n'a pas trouvé de modèle viable sur la TNT payante et Nonce Paolini, président du groupe TF1, a déjà prévenu qu'elle pourrait, un jour, disparaître.
Cet amendement surprise n'est pas vraiment du goût de tout le monde. BFMTV et i-Télé, deux seules chaînes infos de la TNT, sont montées au créneau pour dénoncer ce texte, voté en catimini dans le cadre de la loi sur l'indépendance de l'audiovisuel public. "On nous parle d'une petite loi sur le CSA, puis sort un amendement de portée considérable sans que l'on nous en ait parlé ! (...) Il n'y a pas la place pour trois chaînes d'information. LCI ne réussira pas. Et nous, comme i-Télé, nous serons affaiblis. C'est mauvais pour le pluralisme, contrairement à ce qu'on nous dit", a fustigé Alain Weill, le patron de BFMTV, auprès de plusieurs journalistes dont Le Monde.
L'éventuel basculement de LCI sur la TNT effraie depuis plusieurs années les deux chaînes, aux équilibres financiers fragiles. D'autres pourraient profiter de cette modification de la loi, comme Paris Première. i-Télé, BFMTV et certains acteurs historiques de la TNT estiment que le marché publicitaire n'est pas extensible et qu'il ne peut absorber de nouvelles chaînes. Le CSA ne semble pas de cet avis : dans son dernier rapport annuel, il proposait de "favoriser le passage de la TNT payante à la TNT gratuite". Olivier Schrameck, le nouveau patron de l'Autorité, voudrait que le critère d'appréciation soit désormais "culturel et économique", et non plus "juridique".