Adieu France Bleu, bonjour "Ici". Le réseau des 44 antennes locales publiques de Radio France changera de nom pour devenir "Ici" dès le lundi 6 janvier 2025 à 5 heures du matin. Une transformation qui marque un tournant majeur dans le paysage audiovisuel public français et qui s’inscrit dans le rapprochement initié entre France Bleu et France 3. L’annonce a été faite mercredi 27 novembre par Céline Pigalle, directrice de France Bleu, lors d’une conférence de presse à la Maison de la Radio à Paris. Le slogan d’Ici ? "Actu locale, bonne humeur et musique."
Depuis le 5 novembre, le logo "Ici" est déjà visible sur France 3, mais uniquement pendant les programmes régionaux. "La marque Ici a d’abord vocation à réunir nos forces sous le même label (et sous) un drapeau commun", a expliqué Céline Pigalle. Dans un entretien accordé à Puremédias le 17 novembre dernier, la directrice avait annoncé que le changement définitif aurait lieu "début 2025", sans préciser le calendrier. "Après avoir réaffirmé la promesse du local, l’heure est venue de la renommer avec cette nouvelle identité commune avec le réseau régional de France 3", avait-elle ajouté.
Selon elle, le changement de nom s'inscrit dans une volonté d'ancrer les médias publics locaux dans la modernité. "Le point essentiel, c'est de balayer l'idée selon laquelle la proximité s'adresserait à une population vieillissante. Au contraire, la proximité est profondément inscrite dans l'époque", a expliqué Céline Pigalle, citant le sociologue Jean Viard. "Ce changement de marque va permettre d'y répondre. Et cela devrait donc nous valoir des niveaux d’audience supérieurs à ceux qu'on a pu connaître", promet-elle. Un renouveau qui prétend donc répondre aux attentes d’une audience numérique tout en renforçant le lien avec les territoires. "La proximité, c'est quoi ? C’est aider les auditeurs dans leurs choix du quotidien, pas forcément là où vous habitez mais dans la sphère intime et personnelle", avait Céline Pigalle auprès de Puremédias.
Cette évolution ne fait cependant pas l'unanimité. Elle a suscité des oppositions syndicales au sein des deux groupes, certains y voyant les prémices d’une fusion totale entre les deux entités. "Je ne vais pas faire de pronostics sur les conflits sociaux qui pourraient advenir. Mon leitmotiv, c'est d'expliquer les choix que nous faisons, d'essayer de convaincre et d'accompagner au maximum les changements", a-t-elle déclaré auprès de Puremédias. Elle explique que pour alléger la charge de travail, des contenus produits au niveau national seront mis à disposition des antennes locales, permettant de soulager leurs rédactions.
En parallèle, la question du statut de l’audiovisuel public reste un sujet sensible sur le plan politique. Mis en pause après la dissolution de l’Assemblée nationale, le projet de création d’une holding réunissant France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Ina sera de retour dans les débats parlementaires dès le 17 décembre prochain.