La justice se penche sur l'affaire. Ce mardi 20 juillet, le parquet de Paris a fait savoir qu'il ouvrait une enquête à la suite de la plainte déposée par deux journalistes et le site d'information "Mediapart", après les révélations de l'affaire Pegasus. Cette enquête a été ouverte pour une liste d'une dizaine d'infractions dont "interception de correspondance", "atteinte à la vie privée", "association de malfaiteurs" et "accès frauduleux" à un système informatique.
Dimanche, selon une enquête publiée dans plusieurs médias et coordonnée par Forbidden Stories, un consortium international de journalistes, des milliers de personnes à travers le monde ont vu leur portable ciblé par un logiciel baptisé Pegasus. Officiellement, cette technologie a pour objectif de permettre aux Etats de lutter contre le crime organisé, mais elle serait détournée de cet usage à des fins politiques par certains pays.
Parmi les cibles de cet espionnage, des militants associatifs, des responsables politiques, des journalistes et entre autres des chefs d'entreprise. Au total, plus d'un millier de Français auraient été espionnés par Pegasus. Deux journalistes de "Mediapart", Edwy Plenel et Lénaïg Bredoux compteraient parmi les victimes. Ce sont d'ailleurs les deux plumes du site d'investigation qui ont déposé plainte hier et qui ont conduit à l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris. Du côté des autres victimes, il y aurait également l'actuelle contrôleuse générale des lieux de privations de liberté et ancienne journaliste du "Canard enchaîné", Dominique Simonnot, ainsi que de journalistes du "Monde, de France 2, de France 24, de RFI, ou encore d'Eric Zemmour. Dans un article dédié à l'affaire, "Mediapart" pointe du doigt la responsabilité du gouvernement marocain.