L'agence France-Presse a fait savoir hier qu'elle assignait en justice la ville de Béziers ainsi que son maire proche du Front national, Robert Ménard après la publication par le journal municipal d'un photomontage réalisé à partir d'un cliché d'un photographe de l'agence.
Cette photographie visait à faire croire que des réfugiés allaient prochainement envahir la ville. On y voyait des hommes, des femmes et des enfants devant un train sur lequel on pouvait lire : "Béziers 3865km" puis "Scolarité gratuite, hébergements et allocations pour tous". Les inscriptions fausses ont été ajoutées à la photo authentique prise en juin dernier en Macédoine. Le cliché était censé illustrer un dossier intitulé : "Ils arrivent, le dossier des demandeurs d'asile à Béziers".
"L'AFP et le photographe Robert Atanasovski assignent la Ville de Béziers, comme éditeur, et Robert Ménard, comme directeur de la publication du Journal de Béziers, pour contrefaçon devant le Tribunal de grande instance de Paris", a annoncé la direction de l'Agence France-Presse. L'AFP et le photographe demandent chacun 30.000 euros de dommages et intérêts.
Invité hier dans "Le Grand Journal" de Canal+, Robert Ménard n'a pas regretté ce photomontage : "Si elle avait été faite au service des migrants, je vous garantis que l'AFP ne nous aurait pas fait l'ombre d'un procès, ils nous auraient peut-être offert les droits, qui sait ?". Il a assuré par ailleurs que la photo du petit Aylan décédé sur une plage avait été "recadrée pour de la propagande".