C’était la saillie de trop pour Radio France. Ce vendredi 29 novembre 2024, le groupe média a annoncé via un communiqué publié sur X réfléchir à engager des poursuites judiciaires à l’encontre de l’avocat Gilles-William Goldnadel. En cause, les récentes interventions sur CNEWS et les réseaux sociaux de l'homme de droit, lequel dénonçait notamment "l’omerta médiatique scandaleuse" au sujet de la réclusion de Jean-Philippe Desbordes. Cet ancien journaliste (Franceinfo, "Canard enchaîné", "Charlie Hebdo") a été condamné à 20 ans de prison pour viols et actes de barbarie sur les filles de son ex-compagne. Pour Gilles-William Goldnadel, "le silence autour de cette affaire est le privilège rouge du service public", comme il l'a indiqué à l'antenne de "L"heure des pros". Suite à cette prise de parole, un véritable emballement s'est enclenché sur la toile, relançant le débat sur la couverture médiatique de cette affaire.
Radio France a qualifié ces attaques de "nauséabondes". Pour le groupe audiovisuel public, l'avocat a "fait du dénigrement du service public son fonds de commerce", et "a franchi les limites de l’abject et de l’absurde". La société estime également que Gilles-William Goldnadel "tente d’établir une aberrante complicité de (ses) équipes avec un individu - dont le passage éclair sur (ses) antennes date d’il y a plus de 30 ans - récemment condamné pour des agissements odieux dans son entourage personnel ». Le groupe dirigé par Sibyle Veil envisage donc de porter plainte face à des "allégations aussi graves qu’infondées" qui portent atteinte à sa "dignité".
De son côté, Gilles-William Goldnadel a réagi à cette action en justice en relayant le communiqué de Radio France tout en maintenant ses positions. "Merci pour ce cadeau de sévices publics", souligne-t-il. "J’ai montré la différence abyssale entre sa couverture de l’affaire Pelicot et le silence total concernant l’un des ex de France Info ayant violé et torturé ses belles filles. J’ai montré le bourreau condamné au micro de France Inter.Cette situation faisait obligation morale d’évoquer cette affaire d’exception et non de l’occulter. Plutôt que de faire repentance Radio France me menace d’une instance", ajoute celui qui assume ses convictions.