M6 contre-attaque. Pointée du doigt par le pouvoir algérien à la suite de la diffusion dimanche soir dernier d'un numéro d'"Enquête exclusive" consacré au "Hirak", le mouvement populaire de contestation du pouvoir, en cours depuis février 2019, la chaîne nie en bloc les accusations dont elle fait l'objet. Le ministère algérien de la Communication lui a notamment reproché d'avoir utilisé une "fausse autorisation de tournage" et a promis d'engager des poursuites contre les auteurs du reportage de dimanche pour "faux en écriture authentique ou publique". Le tout en affirmant sa volonté de "ne plus autoriser" la chaîne de télévision privée française M6 à opérer en Algérie "sous quelque forme que ce soit".
Dans un communiqué publié cet après-midi, M6 affirme avoir obtenu les autorisations nécessaires pour tourner sur place un sujet donnant à voir "une fresque sociologique de l'Algérie moderne", comme indiqué dans le projet envoyé par la société Patrick Spica Productions, par l'intermédiaire d'une société de production locale, "qui n'a eu aucune responsabilité à cet égard". "Cette autorisation a été accordée par le ministère de la Culture algérien le 21 mai 2018 et prorogée à quatre reprises jusqu'en 2019", souligne M6.
Le tournage s'est déroulé entre avril et fin octobre 2019 et la chaîne dirigée par Nicolas de Tavernost relève que "l'équipe de tournage a été contrôlée à plusieurs reprises par les autorités algériennes et laissée libre de continuer son travail après avoir présenté ces autorisations". M6 reconnaît en revanche que ses demandes d'autorisations pour un tournage à Oran des plateaux de Bernard de la Villardière ont été refusées et n'ont par conséquent donné lieu à aucun déplacement en Algérie.
Forte de ce constat, la chaîne française - qui renouvelle sa confiance aux équipes chargées de l'enquête - demande donc à présent aux autorités algériennes de "revenir sur leur position de boycott afin de poursuivre de façon objective et sans aucune polémique sa mission d'information".