À peine deux jours d'antenne et déjà une polémique. Hier, CNews proposait la deuxième de "Face à l'info", son émission de débat autour d'Eric Zemmour. Suivie par 142.000 téléspectateurs, l'émission avait pour thème la PMA (procréation médicalement assistée). Au cours du débat qui l'opposait à l'économiste Nicolas Bouzou, Eric Zemmour a déclaré penser que l'homosexualité est "un choix". Il a notamment qualifié les familles homoparentales de "fausses familles" et le désir d'enfants de ces familles de "caprices".
Des propos qui ont beaucoup choqué sur les réseaux sociaux, et visiblement au-delà. Ce matin, Cédric Villani était l'invité de Jean-Pierre Elkabbach dans l'interview politique de CNews. Alors qu'il était interrogé sur le terrorisme, le candidat à la mairie de Paris a déclaré : "Je vais vous répondre mais d'abord je voudrais vous parler de quelque chose qui m'a travaillé jusqu'à ce matin. Hier soir, sur CNews, Eric Zemmour a encore une fois tenu des propos choquants, cette fois sur l'homosexualité (...) Ses propos visent à diviser et n'ont rien à faire, à mon avis, sur une chaîne d'information comme la votre".
"Si ça n'avait pas été aussi tard, j'aurais probablement annulé ma venue" a poursuivi le député de l'Essonne. "Ma démarche est à l'opposé de celle d'Eric Zemmour. Je crois au dialogue, au débat respectueux (...)" a ensuite lancé le mathématicien. "Nicolas Bouzou a été un très bon contradicteur. Chaque soir, il a un contradicteur sans concessions" a rétorqué Jean-Pierre Elkabbach. "Vous le légitimez en lui donnant une telle audience, une audience répétée de la part de CNews. Vous légitimez ses propos qui ne visent qu'à diviser. Notre société n'en a pas besoin" a répondu Cédric Villani.
"Quand on dialogue, on ne dialogue pas comme des cacatoès. Quand on n'a pas les mêmes idées, on les combat. Je vous invite au contraire à venir lui dire dans les yeux ce que vous pensez. C'est là qu'est plus le courage que de venir le dénoncer le lendemain" a professé Jean-Pierre Elkabbach. "On a besoin de débat mais pas de polémique et pas de mépris" a répliqué le mathématicien. "L'adversaire, on le combat les yeux dans les yeux. Ici, on n'est pas des procureurs, des inquisiteurs, des censeurs" a maintenu l'intervieweur, louant le "débat d'idées". puremedias.com vous propose de visionner cette séquence.