Une condamnation de moins pour Eric Zemmour. Ce jeudi, la cour d'appel de Paris a relaxé le polémiste, condamné en 2015 pour provocation à la haine envers les musulmans après des propos tenus dans le journal italien "Corriere della Sera" en octobre 2014. Pour rappel, dans cette interview qui avait entraîné son départ de "Ca se dispute" sur iTELE, le polémiste de RTL et Paris Première avait déclaré notamment que les musulmans "ont leur code civil, c'est le Coran", qu'ils "vivent entre eux, dans les banlieues" d'où "Les Français ont été obligés de s'en aller".
"Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile", avait estimé Eric Zemmour au cours de l'entretien qui avait été organisé en marge de la promotion de son livre à succès, "Le Suicide français". Le polémiste avait ajouté : "Des millions de personnes vivent ici, en France, mais ne veulent pas vivre à la française".
En décembre 2015, en première instance, le tribunal de Paris avait condamné le polémiste à 3.000 euros d'amende ainsi qu'à verser des dommages et intérêts à plusieurs associations de lutte contre le racisme. Ce jugement avait été confirmé en appel en novembre 2016 avant d'être annulé par la Cour de cassation. Selon l'AFP citant la présidente de la Cour, au cours de ce deuxième procès en appel, les juges ont estimé qu'il n'est "pas prouvé" qu'Eric Zemmour, "poursuivi en tant qu'interviewé, savait que ce journal était publié en France". "Aucun élément au dossier ne prouve qu'il savait" a-t-elle ajouté.
Habitué des tribunaux, Eric Zemmour avait été condamné en appel, en mai dernier, à une amende de 5.000 euros pour provocation à la haine religieuse. Le polémiste était alors poursuivi suite à des propos tenus le 6 septembre 2016 dans "C à vous", sur France 5. Le journaliste avait sur ce plateau estimé qu'il fallait donner aux musulmans "le choix entre l'Islam et la France". Il avait aussi affirmé que la France vivait "depuis trente ans une invasion" et que "dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées" se jouait une "lutte pour islamiser un territoire", "un djihad". La cour d'appel avait estimé que ces deux passages "visaient les musulmans dans leur globalité et constituaient une exhortation implicite à la discrimination". Par ailleurs, en 2011, Eric Zemmour avait été condamné pour provocation à la discrimination raciale après avoir déclaré dans "Salut les Terriens !" sur Canal+ que "la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait".