Dans une interview au journal Causeur, Eric Zemmour s'est emporté quand son intervieweur a estimé que les islamistes ne parvenaient "guère qu'à endoctriner quelques esprits faibles." "Quelle condescendance ! Moi, je prends l'islam au sérieux, je ne le méprise pas ! Je ne pense pas que les djihadistes soient des abrutis ou des fous. (...) Et je respecte des gens qui meurent pour ce en quoi ils croient - ce dont nous ne sommes plus capables", s'est-il fendu.
Selon une source judiciaire de l'AFP, une enquête pour "apologie du terrorisme" a été ouverte à la suite des propos du polémiste. La sortie a irrité les associations de victimes des attentats du 13 novembre et SOS Racisme, qui ont saisi la justice. "Injure aux victimes, atteinte à leur mémoire !", a notamment tweeté l'avocate Samia Maktouf, qui représente plusieurs familles de victimes de tueries djihadistes.
Face à cette énième polémique, la Société des Journalistes de RTL a tenu hier à dénoncer les dires de l'écrivain controversé. "Si ces propos n'ont pas été tenus sur RTL, la SDJ de RTL se sent pourtant concernée au premier chef", a-t-elle réagi, précisant que "sans appartenir à la rédaction de RTL, Eric Zemmour, est chroniqueur sur l'antenne depuis plusieurs années, il est souvent perçu à l'extérieur comme un 'journaliste' ou un 'éditorialiste' de cette radio."
La SDJ de la radio de la rue Bayard rappelle qu'elle a fait part à sa direction "à maintes reprises" de son "malaise". "Elle s'est désolidarisée des propos d'Eric Zemmour et a posé la question de la place qui lui est dévolue sur l'antenne", a-t-elle poursuivi, estimant "de son devoir de faire savoir aux auditeurs de la radio et à l'opinion son aversion pour des propos qui, à ses yeux, portent atteinte à la mémoire des victimes du terrorisme et à la douleur des familles."