Hier soir, Laurent Joffrin, directeur de la publication de "Libération" a tenu à répondre à Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, après qu'elle a porté plainte contre X pour recel et vol de documents. L'ancienne dirigeante de la SNCF a saisi la justice après la publication mercredi en quasi-intégralité dans "Libération" d'un document détaillant les pistes de travail pour réformer le Code du travail. "Cela porte atteinte à l'honneur et l'intégrité de toute l'administration", avait-elle déclaré auprès de franceinfo.
Le journaliste de "Libération" entame son billet : "Fuite désagréable pour l'autorité, mais fuite utile au débat public : il est toujours intéressant pour le citoyen de savoir ce qu'on envisage en haut lieu, au-delà de la langue de bois officielle". Il précise que "jamais" le journal "n'avait écrit que ces mesures seraient forcément mises en oeuvre". "Nous avons seulement indiqué que si – et seulement si – ces projets étaient suivis d'effets, nous aurions affaire à un changement considérable dans la réglementation du travail en France", explique Laurent Joffrin.
Le patron de la publication retrace la réaction du gouvernement après la parution de mercredi et précise que la plainte de la ministre du Travail vise à la fois le quotidien et ses sources. "Nous nous en remettrons à la justice pour apprécier le degré de pertinence de cette plainte. Ce n'est pas la première fois, loin de là, qu'un ou qu'une puissant(e) attaque 'Libération'", poursuit l'éditorialiste, soulignant : "Nous continuerons donc, quitte à encourir des sanction, à rendre publiques les informations que nous mettrons au jour."