Delphine Ernotte commente la réforme de l'audiovisuel public. Interrogée par "Le Parisien" hier, la présidente de France Télévisions a assumé les efforts que le gouvernement s'apprête à demander à son groupe. "On doit faire des économies et la redevance n'augmentera pas... Il est normal que l'audiovisuel public participe aux efforts demandés à tous les étages de l'Etat", a expliqué Delphine Ernotte, précisant n'avoir "aucune idée" pour l'instant du budget dont son entreprise disposera en 2019. "Ce sera loin des baisses faramineuses que l'on a pu lire ici ou là", a-t-elle cependant averti. "Il n'y aura pas de plan de licenciement", a par ailleurs assuré Delphine Ernotte. "Nous réduisons déjà les effectifs année après année", a-t-elle rappelé. Et d'ajouter : "Il faut embarquer tous les salariés dans cette transformation, sinon on n'y arrivera pas".
Concernant la fin de la diffusion de France 4 en hertzien, Delphine Ernotte a aussi assumé la décision du gouvernement, sans donner plus de précisions sur le calendrier. "Partout en Europe, les jeunes passent plus de temps devant leur ordinateur ou leur smartphone que devant leur poste de télévision. La réforme vise à s'adapter à une tendance qui ne cesse de s'amplifier. Nous allons donc créer une nouvelle offre pour les enfants, uniquement sur internet pour leur parler là où ils sont", a-t-elle commenté, précisant que le "budget dédié à la création restera stable, voire en hausse".
Au sujet du sort du canal 14 après sa libération par France Télévisions, Delphine Ernotte a renvoyé vers le Conseil supérieur de l'audiovisuel. "Ce canal 14 ne nous appartient pas. C'est la mission du CSA de gérer les canaux. Mais je prône un rapprochement de toutes les chaînes d'info (BFMTV et CNews sont sur les canaux 15 et 16, LCI sur le canal 26, ndlr)", a-t-elle commenté alors qu'un basculement de franceinfo, occupant actuellement le canal 27, a été évoqué par la presse.
Côté programmes, Delphine Ernotte a annoncé que son groupe allait "remettre totalement à plat (ses) offres, réinventer (ses) chaînes". "C'est un énorme chantier qui prendra du temps. Nous lancerons d'ailleurs une consultation auprès de nos téléspectateurs cet automne", a-t-elle ajouté.