Invité de la "Médiasphère" de Julien Arnaud sur LCI, Rémy Pflimlin a tenu à répondre aux vives attaques de Julien Dray contre France Télévisions. Lors d'un passage sur la radio communautaire juive, Radio J, dimanche 2 février, le conseiller régional d'Ile-de-France avait en effet mené une lourde charge contre le groupe audiovisuel public, coupable selon lui d'avoir "servi la soupe" aux "leaders réactionnaires". "La pensée réactionnaire est devenue tendance depuis une dizaine d'années, elle est devenue à la mode. Je dirais même que le service public lui a sacrément servi la soupe avec des émissions où, soit-disant, c'est la liberté d'expression" avait-il ainsi critiqué.
Dans le viseur de Julien Dray, l'émission culturelle de Frédéric Taddéi, "Ce soir (ou jamais!)" sur France 2, déjà mise en cause par l'essayiste Caroline Fourest dans le "Supplément" de Canal+ dimanche 26 janvier. "Comme disait Godard, cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour les Nazis. Et comme dit Caroline Fourest, c'est même plus souvent maintenant 6 minutes pour les nazis et 4 minutes pour les Juifs" avait ainsi taclé Julien Dray. Et ce dernier d'ajouter : "On voit toute une série d'émissions sur les radios, à la télévision, ou les leaders de pensée sont des leaders réactionnaires. C'est devenu tendance, ça fait bien de remettre tout en cause. L'alibi de tout ça, c'est la liberté d'expression. Mais les idées qui sont émises, ce ne sont pas des idées, ce sont des délits. Parce qu'elles produisent, quand elles sont appliquées, de la barbarie".
Interrogé sur la sortie de Julien Dray, Rémy Pflimlin a sans surprise expliqué être "en total désaccord avec lui". Le PDG de France Télévisions a ainsi pris la défense de Frédéric Taddéi et de son émission "très spécifique" et "de service public". Questionné sur une éventuelle future invitation de Dieudonné dans cette émission, Rémy Pflimlin a préféré rester prudent. "On n'a jamais dit que Dieudonné serait invité" a-t-il indiqué. Avant de préciser : "Et si Dieudonné devait être invité, on en débattrait et on verrait dans quel cadre et dans quelles conditions".
Rémy Pflimlin est par la suite revenu plus précisément sur les propos de Julien Dray. "Dire aujourd'hui que le service public sert la soupe me semble être non seulement insultant pour le service public et pour la qualité du travail de mes équipes mais aussi totalement faux et erroné" a-t-il assené. Et le patron du service public de conclure : "Dire qu'il faut éviter le débat et avoir une pensée unique me semble au contraire totalement anti-démocratique".