La pub est de retour sur France Télévisions. Supprimée en 2009 après 20h sur toutes les chaînes publiques, la publicité va revenir sur certaines antennes régionales de France 3. Comme l'a révélé "Les Echos", le PDG de France Télévisions, Rémy Pflimlin a annoncé hier en comité central d'entreprise une expérimentation de la publicité après 20h sur quatre antennes locales.
Dès octobre, le groupe public proposera ainsi des écrans publicitaires d'une minute à 20h10. Ces écrans pourraient monter à 4 minutes en cas de succès commercial et surtout s'étendre à l'ensemble des antennes régionales de France 3 dès l'année prochaine. Ils pourraient générer 3 à 4 millions d'euros en 2014, 5 à 8 millions en 2015, d'après des chiffres donnés par "Le Monde".
Avec cette mesure, France Télévisions s'engouffre en fait dans une faille de la loi du 5 mars 2009 relative au nouveau service public de la télévision. Si cette dernière prohibe tout message publicitaire sur les chaînes publiques entre 20h et 6h du matin, elle exonère cependant les antennes locales de cette interdiction. Mais alors, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de s'engouffrer dans cette brèche ?
Selon "Le Monde", la direction de France Télévisions avait écarté jusque-là cette option de la publicité sur les antennes régionales du fait de sa complexité technique mais aussi parce qu'elle implique la mise en place d'un décrochage régional à une heure où les programmes sont nationaux avec "Tout le sport" et surtout "Plus belle la vie". Mais les contraintes financières grandissantes pesant sur le groupe public auraient finalement fait récemment changer d'avis la direction, notamment l'annonce en juillet dernier de la disparition progressive de la dotation budgétaire que lui verse annuellement l'Etat.
La révélation de cette expérimentation de la publicité après 20h intervient en tout cas alors que le débat se poursuit entre la direction de France Télévisions et sa tutelle concernant un retour plus global de la pub sur les chaînes publiques. Si Rémy Pflimlin n'a pas caché être en faveur d'un tel retour pour des raisons financières, le président du CSA, Olivier Schrameck, s'y est pour sa part montré clairement défavorable lundi dernier sur France Inter.
Quant à la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, elle a indiqué que cette question n'était pas "taboue" mais a aussi affirmé qu'un tel retour n'était pas à l'ordre du jour. Le débat est loin d'être clos.