Devenue chroniqueuse télé, Roselyne Bachelot n'a pas oublié ses réflexes de politicienne : elle rend les coups. Invitée hier du "Petit Journal" de Canal+, l'ex-ministre de la santé a répondu à Henri Guaino. Le matin même, l'ex-plume de Nicolas Sarkozy s'en était sévèrement pris à la chroniqueuse du "Grand Huit" de D8 dont il n'a pas apprécié la liberté de parole dans l'affaire Guéant.
En début de semaine, Roselyne Bachelot avait été l'une des rares personnalités de droite à réagir aux accusations qui pèsent sur Claude Guéant. "Soit c'est un menteur, soit c'est un voleur", a-t-elle déclaré sur D8, à propos de sommes d'argent touchés illégalement selon les assertions du Canard Enchaîné. "C'est absolument impossible d'avoir touché des primes de cabinet à partir de 2002 (...) Les primes de cabinet avaient été supprimées par Lionel Jospin", a-t-elle commenté après les premières déclarations de Guéant, renforçant les soupçons autour de cette figure du sarkozysme.
Hier matin, Henri Guaino a fait savoir son irritation face aux propos de Bachelot. "Roselyne Bachelot incarne l'indécence en politique, qu'elle continue à faire le clown à la télé !", a-t-il lâché. Mardi soir, sur France 2, Claude Guéant lui-même répondait à son ex-collègue du gouvernement Fillon: "J'admire la délicatesse de Madame Bachelot, qui sans doute peine un peu pour remonter l'émission à laquelle elle participe".
Face à Yann Barthès, la chroniqueuse de Laurence Ferrari en a remis une couche. "Claude Guéant n'avait pas à puiser dans cette bourse qui était destinée aux fonctionnaires de police alors que lui-même n'est pas un fonctionnaire de police, a-t-elle déclaré. Jusqu'à la révélation du Canard Enchaîné, je considérais que Claude Guéant était un type honnête. Je l'ai toujours vu vivre modestement. (...) Il n'est pas du tout bling bling. C'est pour ça que j'ai été très surprise de voir qu'il faisait des révélations qui étaient tout à fait étonnantes! Je suis sûre qu'il y a une autre explication et je demande à Claude Guéant de donner les vraies explications. Pourquoi accepte-t-il de passer pour un type malhonnête? (...) Il y a un truc qu'on ne nous dit pas."
Puis, l'ex-ministre a répondu aux attaques dont elle a fait l'objet. "J'ai entendu certains dire 'Elle crache dans la soupe' mais quand on passe un brouet malodorant devant vos narines, il faut dire 'Oh, comme ça sent bon' ou il faut cracher dedans ?", a-t-elle feint de s'interroger avant de refuser de présenter ses excuses. Elle a ensuite refusé de polémiquer avec Henri Guaino, en restant sur le terrain politique : "Non je ne me suis pas roulée par terre pour être ministre. Je n'ai pas envie de parler des chevaux légers et des snipers qui ont décidé de partir contre moi. (...) J'attends des vraies explications et pas des attaques personnelles. Pour l'instant ces explications ne m'ont pas été données."