Des propos cash. Dans une interview accordée au "Figaro" mercredi, Sandrine Bonnaire, présidente du jury de l'édition 2022 du Festival de la fiction de La Rochelle, s'est confiée sur sa vision des séries et des unitaires à la télévision. Et elle n'a pas mâché pas ses mots concernant certains formats dédiés à la fameuse cible prioritaire des chaînes privées, la femme responsable des achats âgées de moins de cinquante ans, aussi appelée "la ménagère".
Interrogée sur son statut de présidente de jury, celle qui sera prochainement dans "Les Combattantes" sur TF1 a confié qu'elle "s'attachera au sujet" des fictions, "mais surtout à la forme". "Je serai très vigilante à ne pas primer les programmes prémâchés qui ne font pas confiance à l'intelligence du spectateur. Je trouve déplaisante l'idée que l'on puisse aujourd'hui encore concevoir des programmes dans le but d'appâter la 'ménagère'. Toutes aussi déplaisantes les oeuvres formatées, racoleuses, qui courent après ceux qui vont zapper. Cela me met terriblement en colère", a lancé la comédienne.
"Il faut faire de la fiction pour ceux qui ont envie de se plonger dans un récit. Comme nous avons énormément de séries et d'unitaires à visionner, avec les membres de mon jury, nous nous sommes mis d'accord pour éliminer d'office les titres qui ne nous plaisent pas pour prêter attention aux oeuvres coups de coeur et celles qui nous laissent une impression en demi-teinte", a expliqué Sandrine Bonnaire, qui a révélé travailler sur "une adaptation des 'Dessous des chandelles', le récit de la gérante du club libertin, Valérie Hervo" : "Ma fille aînée, avec laquelle je viens de monter une boîte de production, jouerait dans cette mini-série une jeune version de mon personnage".