On en parle depuis octobre 2012, SFR et Numericable pourraient se rapprocher. Puis il a été question que Free acquère l'opérateur du groupe Vivendi. Puis Bouygues Telecom. Dans cette bataille des géants français de la téléphonie et d'internet, on n'est jamais sûr de rien tant que l'encre n'acte pas les contrats. Mais aujourd'hui, les noms de Numericable et SFR reviennent sur le tapis pour opérer un rapprochement. Le câblo-opérateur, par la voix de son président Eric Denoyer, laisse entendre qu'il pourrait racheter SFR dans une interview au Figaro Economie de samedi.
"[Le scénario du rachat] a été étudié car il répond à une vraie logique industrielle. (...) Le premier enjeu du marché des télécoms aujourd'hui, c'est l'émergence du très haut débit fixe comme mobile. Il y a donc un sens à rapprocher Numericable, qui est le leader du très haut débit fixe et de loin avec deux tiers du marché, et SFR, qui a essentiellement une base d'abonnés mobiles et est le plus avancé sur le très haut débit mobile 4G", avance-t-il. Pragmatique, le PDG base aussi sa tactique sur la défense collective que les FAI et les opérateurs doivent mener face à Free depuis son arrivée sur le marché en janvier 2012. "Après la guerre des prix qui a sévi en 2012 avec l'arrivée de Free Mobile, l'objectif est bien de retrouver de la valeur pour être plus efficace dans le nouveau cadre en rationalisant les investissements. C'est ce que permettrait un rapprochement Numericable-SFR en recréant une vraie dynamique", revendique le patron.
Qu'en dit-on du côté de SFR ? Stéphane Roussel, PDG de l'opérateur mobile, a récemment déclaré que la filiale télécom de Vivendi n'était pas à vendre "et ne l'a jamais été". Une autre voix s'élève pourtant, celle de Jean-François Dubos, le président du directoire de Vivendi. Il pense que l'avenir de son groupe passera, à l'avenir, par les médias. Il faudra attendre une assemblée générale du groupe industriel prévue pour le 30 avril pour connaître plus précisément ses intentions.