Un départ de poids pour l'hebdomadaire. Dans un tweet hier, Etienne Gernelle, directeur du "Point", a officialisé le départ de Sébastien Le Fol, directeur de la rédaction du journal. "Un immense merci à Sebastien Le Fol qui va quitter 'Le Point' dans quelques semaines, pour tout ce qu'il a donné au journal au cours des neuf dernières années, avec tout son coeur, son talent et son incroyable créativité. Nous n'oublierons jamais ce que nous lui devons. Merci l'ami !", a écrit Etienne Gernelle.
Dans un deuxième message sur Twitter, il a annoncé le nom de la remplaçante. "Je suis heureux d'annoncer l'arrivée prochaine de la si brillante Valérie Toranian comme directrice de la rédaction du 'Point'. Après ses succès chez 'Elle' et à 'La revue des deux mondes', elle portera, avec l'ensemble du journal, nos (grandes) ambitions. Bienvenue Valérie", a rédigé le patron du "Point".
Si Etienne Gernelle a mis les formes pour annoncer ce départ et cette arrivée, le chassé-croisé a été vécu difficilement par les équipes du "Point", comme le révèle "Le Monde" ce mardi. Des rumeurs d'éviction de Sébastien Le Fol avaient commencé à circuler vendredi matin, selon une indiscrétion de "La lettre A". D'après un journaliste en off auprès du quotidien du soir, "il y avait un chef de trop" entre Etienne Gernelle et Sébastien Le Fol.
Un autre journaliste a ajouté que "la révolution du palais n'est pas terminée" : "Attendez-vous encore à entre dix et douze départs en novembre". "L'ambiance en interne est totalement dévastée, les gens sont démoralisés depuis l'affaire Zemouri, d'où la saignée qu'on vient de subir avec des départs en cascade", indique une plume du "Point" au "Monde".
L'affaire Zemouri semble en effet avoir laissé des traces au sein de la rédaction. Elle aurait mis en péril l'avenir de plusieurs responsables du journal. Pour rappel, en juin dernier, le site du "Point" avait publié un article faux, signé par Aziz Zemouri, accusant Raquel Garrido et Alexis Corbière d'exploiter une femme de ménage sans papiers. Une enquête interne avait été lancée au sein de la rédaction et le journaliste avait été mis à pied.
"Il y a un double enfumage (...) Des gens ont essayé de monter une affaire qui n'existait pas (...) Ca, c'est l'enfumage externe (...) Et puis il y a l'enfumage interne avec un journaliste (...) qui a perdu la raison, qui a fait n'importe quoi, et qui a enfumé sa hiérarchie en ne disant pas la vérité", avait accusé Etienne Gernelle au micro de Philippe Vandel sur Europe 1. Selon le patron du "Point", Aziz Zemouri aurait ainsi menti à sa hiérarchie sur les entretiens menés dans le cadre de son enquête, mais aussi sur les documents en sa possession, et la façon dont il les avait obtenus.