Bientôt le signal coupé ? Ce samedi, TF1 a diffusé un communiqué pour annoncer la fin des accords de distribution des chaînes en clair du groupe TF1 et de MYTF1 avec le réseau Numéricable-SFR. Le groupe dirigé par Gilles Pelisson explique qu'à compter d'aujourd'hui "et en l'absence de tout accord", la société de Patrick Drahi "n'est plus autorisée à exploiter commercialement MYTF1 et les chaînes en clair" du groupe TF1.
Dans son communiqué, le groupe de la Une précise que des "discussions commerciales" il y a 16 mois entre les deux parties "ont conduit à proposer une nouvelle offre baptisée TF1 Premium", incluant les chaînes en clair, le service replay et des services associés. "Le groupe TF1 regrette que Numericable-SFR ait rompu ces discussions en avril 2017", souligne l'entreprise audiovisuelle.
Le groupe de la première chaîne d'Europe continue : "Constatant que Numéricable-SFR poursuit l'exploitation commerciale de ses chaînes sans contrat, le groupe TF1 entend utiliser tous les moyens juridiques à sa disposition pour faire valoir ses droits."
Pour rappel, le bras de fer entre le groupe TF1 et les fournisseurs d'accès à internet remonte à juillet 2016, lorsque le PDG de la Une avait exigé que les FAI payent dès 2017 près de 100 millions d'euros par an pour distribuer les chaînes de TF1 et leurs services associés, contre 10 millions d'euros auparavant. Cette initiative avait alors provoqué une levée de boucliers collective des FAI, dont SFR qui a refusé de s'y soumettre. En avril dernier, la société de Patrick Drahi a suspendu toute discussion et a saisi le CSA pour régler le différend.
Mais si SFR est le premier opérateur à subir la menace de TF1, Orange et Free poursuivent leur corps-à-corps avec le groupe TF1. En avril dernier, la société de Xavier Niel s'était rangée du côté de ses concurrents pour peser dans la bataille contre TF1. L'entreprise dirigée par Stéphane Richard est allée plus loin au début du mois de juillet, en saisissant le tribunal de commerce pour abus de position dominante contre TF1. Du côté de Bouygues Telecom, Martin Bouygues, le PDG qui détient aussi le groupe TF1, a tranché en faveur de sa filiale audiovisuelle.