"Nous nous sommes plantés. Et pas qu'un peu". C'est par ces mots que commence la tribune de Grégory Lassus-Debat et de Liliane Roudière, les représentants du mensuel féminin "Causette". Ces derniers se sont sentis obligés de réagir lundi 24 juin sur leur site internet devant l'ampleur prise par la polémique autour d'un article de leur magazine, traitant d'une relation amoureuse entre une professeure et une de ses élèves.
Dans le fameux reportage intitulé "Une liaison particulière", il est évoqué une "histoire de passion interdite" entre une enseignante de Lille de 33 ans, "tombée amoureuse à en perdre toute raison" de son élève, une collégienne de 14 ans, apparemment consentante. Dans ce papier à la mise en page très "à l'eau de rose", la journaliste a donné la parole à la professeure pour qu'elle livre sa version des faits alors que la jeune adolescente, elle, n'a pas témoigné. La direction du magazine a par la suite précisé, une fois la polémique lancée, que la famille de la jeune femme n'avait pas souhaité qu'elle s'exprime.
Ce récit a choqué, de nombreux lecteurs et lectrices ont ainsi fait part de leur mécontentement directement auprès du magazine ou sur les réseaux sociaux. Tous ont reproché une certaine complaisance à l'égard du comportement de cette professeure actuellement mise en examen pour "atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité".
A tel point que la direction du journal a préféré publier une tribune sur son site pour tenter de désamorcer la crise naissante. Dans cette dernière, les représentants du magazine ont présenté leurs excuses aux lectrices et lecteurs choqués ainsi qu'à la jeune adolescente de l'affaire, qualifiée pour la première fois de "victime". Le magazine a également reconnu une certaine maladresse dans sa démarche et a tenu à préciser : "Nous avons voulu rendre compte d'une histoire qui, si elle est complexe, n'en relève pas moins d'une situation qui ne doit pas voir le jour : une professeure de collège ayant des relations sexuelles avec l'une de ses élèves, mineure de moins de quinze ans".