Ils ne sont pas 139e au classement de la liberté de la presse pour rien ! Le Venezuela a expulsé hier de nombreux journalistes étrangers, venus couvrir une manifestation de l'opposition politique réclamant un référendum révocatoire en vue du départ du président Nicolas Maduro. Une envoyée spéciale du quotidien "Le Monde", Marie Delcas, fait partie entre autres des reporters qui se sont fait refouler et envoyer à Bogota, en Colombie.
"Lorsqu'on remplit le formulaire d'accréditation sur le site du ministère pour la communication et l'information, on ne reçoit jamais de réponse, mais en général cela ne pose pas de problème, on peut débarquer à Caracas sans obstacle et on se rend ensuite au siège du ministère", raconte Marie Delcas dans les colonnes du journal. Sur Twitter, le journaliste de la "National Public Radio", John Otis, a ironisé sur sa situation : "Mon reportage au Venezuela commence mal ; je suis déporté en Colombie."
Jesus Torrealba, dirigeant de l'opposition vénézuélienne et à l'origine de la manifestation à Caracas a interpellé l'actuel président du pays : "Il est impossible d'appliquer un black-out sur l'information au Venezuela." Jérôme Fenoglio, directeur du "Monde", s'est d'ailleurs exprimé à ce sujet. "'Le Monde' proteste contre cette entrave caractérisée à la liberté d'informer. Nous demandons que notre consoeur, ainsi que les autres représentants de médias étrangers, soient à nouveau autorisés à entrer au Venezuela pour exercer librement leur métier", réclame-t-il, précisant qu'un autre envoyé spécial de la rédaction, déjà présent sur place, a été aussi expulsé.