L'audace aurait-elle changé de camp ? C'est en tout ce que pense Véronique Cayla, présidente d'Arte France, qui s'apprête à quitter ses fonctions au début du mois prochain après neuf ans passés à la tête de la chaîne franco-allemande, alors qu'elle arrivera à 70 ans à la limite d'âge autorisée. Ce lundi, dans "Le Figaro", elle dresse un bilan positif de son mandat, elle qui a vu les audiences de la chaîne doubler sous son égide, passant de 1,4% à 2,8% en moyenne selon Médiamétrie. Un succès que Véronique Cayla met sur le compte d'une offre diversifiée, qui fait la part belle à la fiction française et européenne.
En matière de cinéma, "Arte est le premier diffuseur de films inédits devant Canal+ avec plus de 450 films par an", souligne la présidente. Un genre qui fonctionne particulièrement bien comme l'a illustré le succès du film de Quentin Tarantino "Les 8 salopards" lors de sa diffusion le 7 juin dernier devant 2,09 millions de téléspectateurs (9,9% de PDA).
Forte des projets à venir - notamment "En thérapie", la future série créée par Olivier Nakache et Éric Toledano - Véronique Cayla ose donc la comparaison avec la filiale du groupe Vivendi : "Je pense qu'Arte a récupéré un peu de l'insolence qui était la marque de fabrique de Canal+". "Désormais, les auteurs viennent nous voir pour coproduire une série", précise-t-elle au cours de cette même interview au "Figaro".
L'appel à candidatures pour la future présidence du directoire d'Arte France s'achevant ce lundi soir, la dirigeante ne souhaite pas influencer le choix du conseil de surveillance, qui devra nommer avant le 5 juillet son successeur. Si elle estime que son bilan "plaide pour la continuité" et donc pour un président ou une présidente issu(e) des rangs d'Arte France, Véronique Cayla précise : "Je pense qu'il est souhaitable que le processus soit ouvert. Il faut du mouvement".