Hier soir à 19h dans "Les Dessous de l'écran" sur RTL, Anne Le Henaff et Benjamin Meffre recevaient Xavier Couture, le numéro 2 de France Télévisions, en partance de l'entreprise publique à la fin du mois. "J'ai toujours dit que c'était une sorte de CDD", a tenu à rappeler Xavier Couture d'entrée de jeu, précisant qu'il avait selon lui fait ce qu'il avait à faire au sein du groupe public. "Je pars après un an d'un apport et d'une capacité de collaboration qui est arrivée à son terme", a-t-il estimé.
Alors qu'il a expliqué ne pas avoir eu "toutes les manettes" pour mener à bien son action, Xavier Couture a ajouté : "Je ne préjuge pas de la manière dont les dirigeants d'entreprise souhaitent organiser leur gouvernance. Je ne suis pas du tout malheureux ni amer. Mais en effet, l'organisation telle qu'elle était ne me donnait pas l'intégralité des capacités de décision. J'ai donc apporté le conseil, le maximum d'avis, j'ai essayé d'enrichir la réflexion de la manière la plus dense possible", a résumé le cadre dirigeant, saluant au passage Delphine Ernotte, une "femme assez remarquable".
Xavier Couture n'a pas souhaité commenter les violents propos prêtés à Emmanuel Macron sur l'audiovisuel public. "Pour moi, c'est non-existant", a-t-il estimé, soulignant qu'il s'agissait de propos rapportés du chef de l'Etat et non d'une prise de parole officielle. "Il est clair qu'il y a autour de la télévision publique des questions qui ont trait au renouvellement du public", a-t-il ensuite analysé, évoquant le vieillissement du public, particulièrement sur les chaînes de France Télévisions. "La problématique est : où est passé le public ? Le public est sur d'autres médias", a expliqué Xavier Couture, citant à ce sujet le projet de SVOD de Delphine Ernotte pour s'adresser aux 18-30 ans et un effort de rajeunissement des programmes engagé à France Télévisions.
Alors que le scepticisme autour de ce Netflix made in France Télévisions s'exprime depuis plusieurs semained, Xavier Couture a souligné que Delphine Ernotte misait désormais davantage sur une offre européenne et non plus seulement franco-française. "Elle s'intéresse à la capacité de France Télévisions à tisser des liens avec les grands opérateurs de télévision en Europe. Les programmes existent. C'est davantage une question de volonté qu'une problématique de temps. Si on le décide, ça peut aller très vite. Il suffit de réunir peut-être deux, trois, quatre opérateurs européens", a expliqué Xavier Couture, évoquant la possibilité d'accord avec des opérateurs télécoms ou du web pour "épauler" France Télévisions dans sa quête d'un public plus jeune.
Interrogé enfin sur les économies demandées France Télévisions, Xavier Couture a estimé qu'il n'y avait plus beaucoup "de gras" au sein de l'entreprise publique. "J'ai vécu toute ma carrière dans le privé. J'avais comme beaucoup d'autres l'idée que France Télévisions était un sanctuaire avec beaucoup de placards occupés par des gens inoccupés. La réalité est tout autre. Il y a des salariés qui sont au travail, de l'argent dépensé de la manière la plus vigilante possible (...) Je peux vous dire qu'au jour le jour, les sous sont comptés un par un. Il faut simplement vérifier que nous pouvons dépenser l'argent peut-être très légèrement différemment pour aller chercher des publics plus jeunes".
Ecoutez l'intégralité des "Dessous de l'écran" du dimanche 7 janvier 2018.