Xavier Niel n'a pas sa langue dans sa poche et l'a montré une nouvelle fois aujourd'hui dans une interview accordée au Journal du Dimanche. Au cours de cet entretien, le patron de Free revient sur les nombreuses réactions provoquées par le récent lancement de sa 4G sans surcoût.
Interrogé sur les propos d'Arnaud Montebourg qui a dénoncé les "excès low cost de Free", il tient à rappeler une nouvelle fois que ce dernier avait salué deux ans auparavant sur Twitter l'arrivée de Free sur le marché du mobile. "Arnaud Montebourg est un ministre 'visionnaire' puisqu'on a rendu 1% de pouvoir d'achat aux consommateurs" a ainsi raillé le patron de Free. Si Xavier Niel reconnaît la "vraie volonté de changer les choses" d'Arnaud Montebourg, il l'accuse aussi de se faire "abuser par les trois autres acteurs du marché", Orange, Bouygues et SFR.
Au-delà de ce nouveau tacle adressé au ministre du redressement productif, Xavier Niel réserve ses flèches à deux de ses concurrents : Orange et Bouygues. Utilisant un discours proche de la gauche, il dénonce les dividendes versés par ces derniers à des "fonds de pensions de retraités de Floride" alors que Free les verserait majoritairement en France. Lorsque sont évoquées les difficultés économiques actuelles de ses concurrents, Xavier Niel ne s'en émeut pas vraiment. "Ils étaient très riches, ils le sont un tout petit peu moins. J'ai beaucoup de peine pour eux. Je vais pleurer" lâche-t-il, soulignant au passage les 20 à 40% de marge que dégageraient encore ces opérateurs de téléphonie mobile.
Xavier Niel a aussi tenu à répondre au patron d'Orange, Stéphane Richard, qui avait déclaré que la 4G de Free était "du vent". "Stéphane Richard est encore jeune dans le métier", moque le patron de Free, faisant valoir que sa marque avait autant d'antennes 4G que ses principaux concurrents. Quant à Martin Bouygues, patron de TF1 et de Bouygues Telecom, il l'a qualifé de "très bon dirigeant" doté d'un "vrai bon sens paysan". Comme pour Arnaud Montebourg, ce premier compliment a en fait servi à amener un tacle appuyé.
Xavier Niel a ainsi dénoncé le "travail de lobbying exceptionnel" de Martin Bouygues auprès des pouvoirs publics pour que ces derniers soutiennent une mutualisation des réseaux Bouygues et SFR. Selon le patron de Free, Martin Bouygues n'aurait pas hésité pour arriver à ses fins "à utiliser le 20h de TF1 comme un outil". "J'ai bien évidemment une conception différente de la liberté de la presse" a conclu Xavier Niel, qui est aussi l'un des propriétaires du Monde.