Hier à 19h07 dans "Les Dessous de l'écran" sur RTL, Philippe Robuchon et Benjamin Meffre recevaient Yves Bigot, responsable du comité de sélection du festival de la fiction TV de La Rochelle. Thème du jour : la noirceur de plus en plus systématique des séries française. Selon les calculs d'Yves Bigot, 83% des séries présentées à La Rochelle parlent ainsi de meurtre, d'enlèvement, de disparition d'enfant, de cancer ou encore de couple qui se déchire.
Une "noirceur particulièrement française", selon le responsable du comité de sélection du festival de La Rochelle. "Cela montre qu'il y a un tropisme particulier en ce moment, qui est voulu par le public, car toutes ces fictions sont des très grands succès d'audience quand elles sont diffusées" à la télévision, rappelle le spécialiste. Ce dernier se demande si ce goût pour la noirceur n'est pas à mettre en lien avec les attentats qui ont endeuillé la France ces dernières années. "Si ces fictions sont populaires, elles le sont principalement auprès du public de plus de cinquante ans, voire de plus de soixante ans. Cela pose la question du risque d'une rupture générationnelle", s'inquiète aussi Yves Bigot.
A en croire ce dernier, la multiplication de ces séries sombres s'expliquent aussi par leur facilité d'écriture. "C'est sûr que c'est plus compliqué d'écrire une super bonne comédie que de produire une série avec un meurtre", assure Yves Bigot, inquiet qu'une telle tendance favorise à terme les plateformes comme Netflix ou Youtube, qui misent, elles, sur des genres plus variés. "L'humour transgressif, qui plaît à la jeunesse, n'est pas facile à manier sur les chaînes historiques qui ont un public beaucoup plus large, et nettement plus âgé. C'est là toute la difficulté des métiers de la télévision aujourd'hui", a-t-il résumé.
Ecoutez l'intégralité des "Dessous de l'écran" du dimanche 16 septembre 2018.