Les Français sont-ils toujours Charlie ? Alors que s'est ouvert mercredi le procès à Paris de 14 personnes suspectées de complicité dans la préparation des attentats qui ont endeuillé le pays en janvier 2015, c'est ce même jour que l'équipe de l'hebdomadaire satirique a choisi de proposer un numéro spécial sur ce procès intitulé "Tout ça pour ça" et de republier les caricatures de Mahomet ainsi qu'un dessin de Cabu, parus initialement en 2006. C'est suite à ces dessins que le journal avait fait l'objet de nombreuses menaces.
Dès mercredi, "Charlie Hebdo" avait opté pour un tirage trois fois supérieur à la normale, avec 200.000 exemplaires en vente en kiosques. Un numéro épuisé dès le premier jour, comme l'annonce la direction auprès de l'AFP. Une réimpression de 200.000 exemplaires supplémentaires est donc en cours, qui seront de nouveau mis en vente dès samedi, toujours pour la somme de 3 euros. Cette édition est également proposée en numérique sur le site du journal.
Le dessinateur Juin, qui fait partie des membres qui ont rejoint l'équipe après les attentats de 2015, se réjouit auprès de l'AFP de constater grâce à ces chiffres que "la liberté d'expression, la laïcité, le droit au blasphème ne sont pas des valeurs obsolètes et qu'elles sont soutenues par les Français qui ont choisi d'acheter ce numéro".
Le 14 janvier 2015, le numéro spécial post-attentats de "Charlie Hebdo" et sa fameuse Une "Tout est pardonné" avait atteint un tirage total de 8 millions d'exemplaires, restant en vente plusieurs semaines d'affilée. Près de deux millions de numéros s'étaient arrachés durant les deux premiers jours.