Une nouvelle page se tourne dans la longue histoire de "France-Soir". L'illustre quotidien créé en 1944 et qui, après plusieurs relances, a basculé sur le numérique en 2016, a vu ses journalistes se mettre en grève le 30 août dernier pour protester contre "une forte dégradation des conditions de travail et du dialogue social au sein de l'entreprise depuis de nombreux mois". Parmi leurs principales revendications figuraient l'application de la convention collective des journalistes mais également des recrutements pour "compenser la démission d'un tiers de l'effectif en seulement un mois", pouvait-on lire dans le communiqué publié par les grévistes à la veille du début de leur mouvement.
Au final, c'est tout l'inverse qui s'est produit puisque les journalistes de la rédaction ont annoncé dans un communiqué publié cet après-midi sur Twitter que "leur employeur a décidé de rompre l'ensemble des contrats de travail des journalistes en poste pour motif économique". Selon nos informations, compte tenu des départs évoqués ci-dessus, cinq journalistes seraient concernés par cette rupture. Une cagnotte de soutien avait été lancée il y a quelques semaines par un journaliste extérieur au site, qui a permis de récolter plus de 2.000 euros à ce jour.
La grève n'avait toutefois pas empêché le site de poursuivre son activité. "Depuis quelques semaines, des contenus sont publiés. Mais nous ne savons pas qui les écrit", explique une source interne. Selon les signataires du communiqué, ces licenciements ne signent donc pas pour autant l'arrêt de "France-Soir". "Notre employeur a ainsi décidé de continuer à éditer ce qui fut l'un des plus grands journaux français de l'après-guerre. Avec quel cadre ? Dans quel but ? Il appartiendra à tous de rester vigilant", expliquent les représentants de la rédaction. Et de conclure : "Si cette fin est difficile à accepter, nous sommes fiers du travail accompli et ce malgré des conditions moins que minimales (sic). Pour nous, comme pour France-Soir, une nouvelle bataille commence".