Une rupture en mauvais termes. Le feuilleton autour du changement de programmation de "Des chiffres et des lettres" continue. A compter du vendredi 26 août, le jeu de France 3 quittera sa case quotidienne, en ouverture du marathon de jeux de l'après-midi ("Des chiffres et des lettres", "Slam" et "Questions pour un champion"), pour atterrir le samedi suivant - le 3 septembre - dans la grille du week-end. Ce changement de programmation s'accompagnera dans les prochaines semaines d'une nouvelle formule, à laquelle ne prendront pas part deux des piliers de l'émission, Arielle Boulin-Prat et Bertrand Renard.
Depuis la révélation du départ des deux arbitres du jeu dans l'édition du "Parisien" du 19 août, la tension n'est pas retombée en coulisses. Les deux parties s'affrontent par communiqués interposés sur les raisons pour lesquelles les négociations n'ont pas abouti. En effet, en découvrant la déclaration d'Alexandra Redde-Amiel, patronne des divertissements et des jeux à France Télévisions, qui résumait leur départ à un désaccord contractuel, le sang des deux experts n'a fait qu'un tour.
"Ce qui est désigné pudiquement comme un 'désaccord contractuel' a surgi car France Télévisions a exigé une baisse de notre salaire de l'ordre de 60% et a refusé de nous accorder le CDI que nous avons eu l'outrecuidance de réclamer", ont ironisé ce lundi soir dans un communiqué les deux incarnants, en contrat à durée déterminée depuis leurs débuts dans "Des chiffres et des lettres", soit depuis 47 ans pour Bertrand Renard et depuis 36 ans pour Arielle Boulin-Prat.
Sollicité par puremedias.com, le groupe France Télévisions a apporté de nouvelles précisions ce mardi soir. "Madame Arielle Boulin-Prat et Monsieur Bertrand Renard, animateurs de cette émission engagés en CDD d'usage, ont refusé de poursuivre leur collaboration dans les nouvelles conditions qui leur étaient proposées", persiste France Télé. "De nombreux échanges ont en effet eu lieu dès le mois de juin avec Madame Boulin-Prat et Monsieur Renard, s'agissant de la nouvelle programmation de l'émission et de leur situation. Il leur a été proposé une augmentation de leur cachet pour compenser une part significative de la baisse du nombre d'émissions. Madame Boulin-Prat et Monsieur Renard l'ont refusée", contextualise ensuite le groupe audiovisuel dirigé par Delphine Ernotte.
Et France Télévisions de confirmer "qu'en tant qu'animateurs, Madame Arielle Boulin-Prat et Monsieur Bertrand Renard ont été engagés dans le cadre de contrats à durée déterminée d'usage". "Le recours à ce type de contrats est autorisé et pratiqué par l'ensemble de la profession. Cela tient au fait que la reconduction d'une émission dans une grille est réinterrogée chaque année. Madame Boulin-Prat et Monsieur Renard ont travaillé environ 35 à 40 jours par an, regroupés en 6 à 8 sessions. Ils n'ont donc pas collaboré dans les conditions d'un CDI à temps plein", se justifie le service public. Qui conclut en précisant que "ces modalités contractuelles ont été reconduites d'année en année d'un commun accord. Madame Boulin-Prat et Monsieur Renard n'ont auparavant jamais sollicité de CDI".