Ce jeudi 27 juin 2024, Azzeddine-Ahmed Chaouch était l'un des invités de BFMTV pour évoquer les récentes prises de paroles de ses confrères Karim Rissouli et Mohamed Bouhafsi récemment visés par des messages à caractère raciste. Depuis les résultats des élections européennes, les deux hommes assurent que la victoire du Rassemblement National de Jordan Bardella a orchestré, en France, la libération de la parole raciste.
Un constat partagé par l'ex-chroniqueur de "Quotidien" qui a lui-même été visé par ce type d'attaques sur ses réseaux sociaux. "J'ai bloqué sur Twitter les messages privés, et lorsque je tweete, d'ailleurs, je tweete très peu, j'empêche qu'on réponde parce que m'est arrivé", a rapporté Azzeddine-Ahmed Chaouch face à Alain Marschall.
Rebondissant sur le récent témoignage de Mohamed Bouhafsi, qu'il connait bien, Azzeddine-Ahmed Chaouch a révélé qu'en 2017 il avait déjà été traité de "bougnoule" par "des militants du Front National (RN ndlr)". "C'était dans un meeting, c'était pour le premier mai (...)", a assuré le journaliste qui officie désormais sur "Public Sénat".
A l'antenne, Azzeddine-Ahmed Chaouch a également souligné qu'il avait "hésité à venir" pour témoigner par crainte de représailles. "C'est difficile, on n'a pas envie d'être le porte-parole de 'je ne sais quoi", a renchéri le principal intéressé. "Je suis déjà le porte-parole de moi-même. Je fais mon travail, je suis journaliste (...) Quand j'essaie de parler de cela, je fais des documentaires, un livre", a-t-il précisé. "Vous avez peur en ce moment de ce qu'il se passe ?", lui a alors demandé Alain Marschall. Ce à quoi son interlocuteur a répondu par l'affirmative.
"J'ai peur oui, quand même, franchement", a reconnu Azzeddine-Ahmed Chaouch. "Après le témoignage de Karim Rissouli (il a reçu un courrier raciste à son domicile ndlr), on se dit 'ils connaissent mon adresse ?!' Je sais qu'il peut y avoir certains complices qui peuvent donner les adresses (...). Moi j'ai un enfant (...)".
Ne voulant pas se "victimiser", le journaliste assure qu'il est important de pointer le racisme décomplexé qui ne cesse de croître à l'approche des législatives. "Que ce soit Karim, ou Mohamed, ils n'en parlent pas tous les jours de ça, moi non plus, donc qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ?!", a-t-il lancé. "On ne veut pas tirer notre légitimité, notre victimisation (...), mais un moment, vu les circonstances, si je ne parle pas, si Karim ne parle pas, si Mohamed ne parle pas, qui va parler ?!".