"On verra si l'Arcom me sanctionne pour avoir posé une question." Trois jours après le début de la polémique autour de sa question faisant le lien entre prolifération de punaises de lit et immigration, Pascal Praud est revenu sur ses propos et les nombreuses réactions qu'ils ont généré. "Pour avoir posé une question, une simple question, j'ai été ce vendredi insulté, harcelé, diffamé. Un journaliste doit-il se justifier des questions qu'il pose ?", a-t-il demandé en ouverture de "L'heure des pros" sur CNews ce lundi 2 octobre à 9h.
Il a estimé que le programme qu'il anime chaque jour entre 9h et 10h40 et 20h05 et 21h est une cible "pour les délateurs zélés de l'espace médiatique qui ont voulu voir dans (son) interrogation vendredi, une connotation raciste". Le journaliste de 59 ans rappelle au passage que "le racisme n'est pas une opinion mais un délit". "Si racisme il y a, il faut porter plainte. J'observe qu'à cette heure, aucune plainte n'est déposée et pour cause, il n'y a pas matière".
Du côté de l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel français, plusieurs députés ont déclaré sur X, le nouveau nom de Twitter, avoir signalé la séquence très commentée sur les réseaux sociaux. Pour l'heure, on ne sait pas si l'Autorité de régulation de l'audiovisuel décidera de sanctionner l'animateur ou la chaîne. "Pour tout vous dire, j'en serai étonné. J'aimerais au contraire qu'elle me défende. C'est son rôle. Quand un journaliste est cloué au pilori sans mobile apparent, sinon qu'il refuse la pensée unique."
Selon le journaliste également titulaire d'une tranche quotidienne sur Europe 1 entre 11 et 13 heures, "il ne restera rien de cette polémique sinon une chasse à l'homme, un déchainement de violence et un torrent de haine dirigé par des minorités agissantes". "Les Français, les téléspectateurs détestent l'injustice. Personne n'est dupe de la séquence qui s'est jouée ces dernières heures... Le succès de CNews horripile, le succès de CNews insupporte, le succès de CNews importune. Il exacerbe les jalousies, les rancoeurs, les ressentiments, toutes ces passions tristes que charrient aujourd'hui l'espace médiatique dominé par la pensée de gauche voir d'ultragauche."
Changera-t-il sa façon d'aborder l'actualité suite à la séquence massivement relayée sur Internet ? Non, répond-il. 'Rassurez-vous, nous ne changerons rien. Les chiens aboient, la caravane passe", a-t-il lancé face à la caméra avant de remercier celles et ceux qui l'ont soutenu. "Merci enfin pour les innombrables messages d'amitiés et de soutien de tous les camps que j'ai reçus. L'incident est clos, place à l'info !", a-t-il conclu la séquence, que puremedias.com vous propose de revisionner.
Dans son émission matinale du vendredi 29 octobre, le journaliste avait, via une question, fait une parallèle maladroit entre la prolifération de punaises de lit et l'immigration. "Est-ce qu'on sait pourquoi il y a plus de punaises de lit aujourd'hui ? Est-ce lié à l'hygiène ? Je vais poser toutes les questions. Il y a beaucoup d'immigration en ce moment. Est-ce que c'est des personnes qui n'ont pas les mêmes conditions d'hygiène que ceux qui sont sur le sol de France, qui apportent parce qu'ils sont dans la rue ? Peut-être n'ont-ils pas accès à tous les services comme les autres ? Est-ce que c'est lié à ça ?", avait-il demandé à un spécialiste du sujet présent avec lui en plateau.
La séquence avait fait réagir sur les réseaux sociaux jusque sur les bancs de l'Assemblée nationale. Plusieurs députés de la Nupes mais aussi de Renaissance avaient dénoncé les propos du journaliste. Il s'était alors justifié en fin d'émission, revenant sur ses propos et évoquant cette fois-ci les touristes : "Je précise (...) Tout à l'heure, j'ai parlé des punaises de lit. Effectivement, parfois, dans les aéroports, il peut se passer des choses avec beaucoup de touristes qui peuvent arriver... Ils ont des sacs, des valises. Ils peuvent transporter des punaises de lit". Cette défense n'avait pas permis d'éteindre la polémique qui a, selon l'animateur, duré tout le week-end.