"Le Figaro" également affecté par la crise sanitaire. Interrogé par l'AFP, Marc Feuillée, directeur général du groupe Le Figaro, a annoncé qu'un plan d'économies a été présenté hier matin lors d'un comité social et économique d'entreprise extraordinaire. Celui-ci est "lié à la décrue des éditions imprimées" du journal et de ses magazines au profit de la consommation en ligne, a détaillé le dirigeant, expliquant que "cette érosion existe depuis plusieurs années", mais "elle s'est accentuée au moment du confinement". Enfin, Marc Feuillée a assuré que "Le Figaro" franchira "la barre des 200.000 abonnés purement digitaux dans quelques semaines".
Selon un communiqué d'une intersyndicale du groupe Le Figaro, que l'AFP s'est procuré, 60 postes sont visés par ce plan d'économies. Dans le détail, 6 postes de rédacteurs sont concernés dont trois au service des sports et trois au Figaroscope. 24 postes sont aussi visés parmi les cadres et les employés de "la direction industrielle, la documentation, la syndication, la communication et la diffusion" et 15 dans "les secrétariats de rédaction-édition", "les services iconographiques" et "maquettes". En parallèle, 17 postes doivent être créés "exclusivement sur le développement des offres digitales", dont 12 journalistes, a assuré Marc Feuillant, pour qui cette évolution est "indispensable" et doit être "de bon sens pour faire face à la modification des usages".
Le DG du groupe Le Figaro a par ailleurs précisé que son entreprise a accusé des "pertes exceptionnelles" en raison de la liquidation de Presstalis et de la chute des recettes publicitaires liés à la crise sanitaire et le confinement. Suspendu au bout de quatre heures, le CSE doit se poursuivre ce vendredi, selon l'AFP. Certains journalistes sont déjà montés au créneau après l'annonce de ce plan. Patrick Bèle, délégué du SNJ, dénonce auprès de l'AFP "l'incohérence éditoriale" d'une réduction de postes au service des sports, à quelques années de la Coupe du monde de rugby 2023 et des Jeux olympiques 2024. De son côté, Marc Feuillée a répondu qu'il s'agissait d'une baisse "extrêmement limitée" pour un quotidien dont "l'offre éditoriale sur le sport est bien supérieure à celle de ses confrères généralistes".