L'ennemi est dans la famille. Cette phrase, qui sonne comme un slogan, est au coeur de l'intrigue de la nouvelle mini-série de C8, en tournage dans le sud-est de la France jusqu'au début du mois d'août. Baptisé "Les Ombres rouges", ce thriller familial de 6x52 minutes raconte le retour parmi les siens de Clara Garnier (Manon Azem, vue dans la série de TF1 "Section de recherches") 25 ans après son enlèvement à l'âge de 5 ans. Les fameuses ombres rouges qui donnent leur titre à cette fiction co-produite par H2O Productions - la société de Cyril Hanouna - Gétévé Productions et Banijay Studios France, sont les ombres que percevait la jeune fille à travers un bandeau rouge au moment de son enlèvement.
La soeur aînée de Clara, Aurore (Nadia Farès), officier de police, a toujours été persuadée qu'elle était en vie quelque part. La disparition de la petite fille a été un traumatisme collectif pour toute la famille Garnier, puisqu'il s'est doublé du meurtre de la mère de Clara au moment de l'échange de la rançon. Ce retour inattendu va donc faire remonter à la surface des secrets de famille que chacun pensait enfouis.
Antoine Duléry incarne Jacques, le père de famille, qui, outre Clara et Aurore, compte trois autres enfants : Gabriel (Lannick Gautry), Frédéric (Raphaël Lenglet) et la petite dernière, issue d'un second mariage, Thelma (Eden Ducourant). Raphaël Lenglet retrouve par ailleurs son complice de toujours, avec qui il a joué dans "Les bleus" sur M6 ou "Candice Renoir" sur France 2, Mhamed Arezki, qui endosse de nouveau l'uniforme de policier dans le rôle d'Antoine.
puremedias.com s'est rendu sur le tournage, à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, début juin, là où la production a investi deux semaines durant une superbe villa nichée au coeur des Calanques. Le lieu a été choisi pour représenter la maison des grands-parents de la famille Garnier. C'est la première fois que la villa, sur deux étages, avec piscine et dépendance, accueille un tournage. Le jour de notre venue, les scènes se déroulaient sur la terrasse, immense, avec une vue à couper le souffle sur la mer Méditerranée. Il s'agissait alors de tourner le repas des retrouvailles, où Clara, la revenante, était présentée à toute la famille.
Sous le généreux soleil du sud, après des jours de pluie interminables qui ont perturbé le tournage, l'ambiance est bon enfant avec un Antoine Duléry très en verve, qui multiplie les anecdotes auprès de ses jeunes partenaires entre chaque prise. Il faut dire qu'il connaît quasiment toute l'équipe de la série, à commencer par le réalisateur, Christophe Douchand, qui l'a déjà dirigé dans deux épisodes de "Crimes parfaits", mais aussi Lannick Gautry, avec qui il a joué dans "Brice de Nice" ou encore Eden Ducourant, qui a pris les traits de sa fille dans "Camping 3". Quant à Nadia Farès qui jouait à ses côtés dans le film de Claude Lelouch "Chacun sa vie", Antoine Duléry assure que "c'est une amie".
A côté du plateau, dans la salle à manger, derrière son écran de contrôle, Christophe Douchand, short et lunettes de soleil, concentré, grille cigarette sur cigarette. Sur le plateau, Nadia Farès, qui a opté pour un mode de vie sain depuis qu'elle vit aux Etats-Unis, fait gentiment la chasse aux fumeurs pour éviter que ceux-ci ne fument trop près d'elle. Retouches maquillage, aménagement du décor, répétitions, tournage... Il n'y a pas de temps mort.
Après le tournage de cette scène des retrouvailles, le repas du midi (plutôt de 13h30 ce jour-là) est un moment de partage pour le cast comme pour l'équipe technique. Avant de repartir tourner, Antoine Duléry et Lannick Gautry, allongés sur des chaises longues au bord de la piscine de la villa se reposent au calme.
Pour Nadia Farès, l'une des actrices principales des "Ombres rouges", c'est le grand retour dans une série, un an après avoir tourné la saison 2 de "Marseille" pour Netflix. Une suite fraîchement accueillie par la critique, mais qui n'a pas découragé l'actrice, bien au contraire. "Netflix, c'était très politique, la bête noire à assassiner avant même qu'elle arrive sur le marché", estime Nadia Farès, qui note que les critiques les plus dures ont été des critiques françaises. Elle confie avoir été séduite par la profondeur de son nouveau personnage dans la série de C8, fort et fragile à la fois. "Les traumatismes de l'enfance sont les pires, des cicatrices qui ne se referment jamais", explique-t-elle pour justifier la détermination sans faille d'Aurore pour retrouver sa soeur dans la série.
Manon Azem décrit, elle, son personnage comme "une nana qui garde la tête haute malgré les coups, mais qui craque dès qu'elle est seule, hantée par ses cauchemars de petite fille. Toute la complexité de ce personnage, c'est de réussir à exprimer quelque chose sans dire les mots. Cela m'a autant donné envie qu'effrayé à la lecture", raconte-t-elle.
Si la trame de départ des "Ombres rouges" ne semble pas révolutionner les codes du genre, la productrice déléguée, Cécile Grenouillet, assure qu'une attention particulière a été portée sur l'écriture "moderne" de la série, ainsi que sur la psychologie des personnages, avec notamment des personnages féminins forts. "Ils ne sont pas manichéens. Ils ont tous un côté 'dark', y compris Aurore. L'idée c'est d'être identifiant. Aucune scène n'est gratuite", affirme-t-elle.
Pour l'heure, l'aventure est partie pour s'arrêter à l'issue des six épisodes commandés par C8. Mais, en cas de succès d'audience, la porte n'est pas fermée pour une éventuelle suite. "Le dernier épisode est assez ouvert, on reste encore sur des mensonges de famille...", confie ainsi Marion Azem, l'interprète de Clara Garnier.