Il riposte à la plume. Dans les colonnes du dernier numéro de "Siné Mensuel", Guillaume Meurice, trublion de la station France Inter, revient sur la non-parution de son livre après une plaisanterie sur Vincent Bolloré. Avec Nathalie Gendrot, le comique devait fait paraître l'ouvrage "Le fin mot de l'Histoire de France en 200 expressions décapantes" aux éditions Le Robert. Mais des blagues sur l'industriel breton ont posé problème, la maison d'édition étant une propriété du groupe Editis, filiale de Vivendi, dont le premier actionnaire est... Vincent Bolloré.
"Monsieur Bolloré, par ces quelques mots, je tiens à m'excuser de mon vil comportement. Il y a quelques jours, avec mon amie Nathalie Gendrot, nous avons tenté de publier un livre aux éditions Le Robert, propriété du groupe Editis, lui-même détenu par le groupe Vivendi, votre joyau, votre chef-d'oeuvre", commence Guillaume Meurice. Et de poursuivre : "Seulement, voilà, par le truchement de ma méprisable bassesse, j'ai eu l'outrecuidante effronterie d'écrire dans ces pages une malheureuse plaisanterie brocardant votre auguste personne. Bien mal m'en a pris".
Avec son célèbre second degré, le poil à gratter de la première radio de France donne "raison" à Vincent Bolloré : "Je ne cherche en aucun cas à minimiser la gravité de mon acte, mais simplement à vous confesser un péché de faiblesse, influencé que je fus par les dizaines d'enquêtes de journalistes sur vos affaires en Afrique, l'accaparement des terres, le travail des mineurs, la corruption, la brutalité de vos méthodes de management, les procès à répétition que vous intentez à toute personne qui remet en question votre altruisme et votre grandeur d'âme, les groupes de presse que vous rachetez pour les mettre au pas". Et en citant la disparition des "Guignols de l'info" et l'éviction de Sébastien Thoen, Stéphane Guy et Patrick Menais.
"Je sais que vous n'êtes pas ce vieux facho sans foi ni loi que tout le monde décrit. Vous êtes simplement l'homme de votre époque. Parfaitement adapté au système. Vous pouvez compter sur le silence conciliant d'un pouvoir politique qui sait mieux que quiconque ce qu'il vous doit, vous l'entrepreneur fougueux, le charisme incarné, la loyauté faite homme", poursuit Guillaume Meurice. Et de déclarer sa flemme : "Petit prince du CAC 40, je vous aime. Que notre nom soit sanctifié, que votre volonté soit faite. Vous êtes mon sang, mon gars, sûr. Vous êtes mon sang sûr".